Covid-19 : "Il est temps" de confiner les Hauts-de-France, assure un urgentiste du CHU de Lille
Patrick Goldstein préconise un confinement le week-end pour toute la région des Hauts-de-France, comme cela se fait déjà dans le Pas-de-Calais.
"Il est temps" de confiner les Hauts-de-France, a lancé mercredi 17 mars sur franceinfo le docteur Patrick Goldstein, chef du pôle urgences et du Samu du Nord au CHRU de Lille, alors que le gouvernement doit annoncer jeudi des mesures supplémentaires pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Un confinement de l'Île-de-France et des Hauts-de-France, le week-end ou toute la semaine, fait partie des éventualités.
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Patrick Goldstein ne préconise pas un confinement total, "mais des mesures de protection pendant le week-end, cela fait quelques semaines qu'on le dit". Les indicateurs ne sont pas bons dans les Hauts-de-France, "avec des services de réanimation qui sont plus que sous tension". Le médecin rappelle que "le problème est parti du littoral, Dunkerque, Calais, Boulogne", avant de remonter "vers Lens, Arras, des territoires du Pas-de-Calais".
La mise en place du confinement le week-end dans le Pas-de-Calais fonctionne, selon Patrick Goldstein. "Cela marche, le confinement du week-end à Dunkerque se traduit aujourd'hui par une diminution majeure du taux d'incidence". Il y a quelques semaines, le taux d'incidence était "à plus de 1 000 pour 100 000 habitants. Aujourd'hui, nous sommes aux alentours de 600, c'est un effet positif".
Plus de patients en réanimation qu'en avril 2020
L'urgentiste explique "qu'à partir du moment où la décision est prise" de confiner, "les effets sur l'impact hospitalier, la saturation du système de santé, vont mettre entre 15 jours à trois semaines à arriver". Le confinement fonctionne donc "trois semaines après avoir pris la décision". Selon Patrick Goldstein, "les médecins pensent que des décisions auraient dû être prises il y a trois semaines, un mois".
Patrick Goldstein précise encore que la pression hospitalière reste forte. Dans les Hauts-de-France, il n'y a "jamais eu autant de patients en réanimation dans la région. Nous avons plus de patients en réanimation qu'il y a 11 mois, en avril, au plus fort de la première vague". Actuellement, "nous sommes sur un plateau très haut. Nous ne sommes jamais redescendus après la deuxième vague. Le volant de sécurité était très faible. Et aujourd'hui le plafond de verre vient de rompre", ajoute Patrick Goldstein.
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