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Covid-19 : de plus en plus de Chinois veulent quitter leur pays à cause des restrictions et des "incertitudes"

Lassés par la politique "zéro covid" des autorités chinoises, une partie de l'élite cherche à s'installer aux États-Unis ou en Europe. Ces projets d’émigration sont toutefois compliqués à concrétiser en raison des restrictions aux frontières imposées par les autorités chinoises.

Article rédigé par franceinfo - Sébastien Berriot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le Bund, à Shanghai, sur la rive opposée au quartier des affaires de Lujiazui, en juin 2022. (LIU JIN / AFP)

C’est une tendance nouvelle qui apparaît depuis plusieurs mois en Chine : l’épidémie pousse de plus en plus de personnes, usées par la politique "zéro Covid", à vouloir déserter le pays et tenter leur chance ailleurs. "Je me sens très déprimé", soupire ce jeune employé de Shanghai, qui a voulu rester anonyme et n'arrive plus à supporter les restrictions sanitaires interminables. Il regarde avec envie les pays européens et américains qui ont décidé, contrairement à la Chine, de vivre avec le virus. Et cela lui donne des idées de départ "J'ai l'intention de partir dès que possible, peut-être dans un an, avec l'Europe ou les États-Unis comme destination privilégiées. Je vais démarrer la procédure d'immigration. Il vaut mieux partir le plus tôt possible."

>> Malgré le déconfinement, Shanghai encore soumise à de fortes restrictions

Même sentiment pour ce jeune Shanghaien de 25 ans, qui a déjà choisi sa destination : le Canada. "J'avais déjà l'intention de quitter Shanghai pour aller vivre dans une autre ville à l'étranger. Cette épidémie me pousse à accélérer la réalisation de mon projet pour aller à Vancouver. Ici, je suis toujours inquiet. Il y a trop d'incertitudes."

Les Chinois incités à laisser leur passeport au commissariat

Ce nouveau phénomène est confirmé par Xiaomin Hu, une avocate chinoise installée à Seattle, aux États-Unis, et spécialisée dans les procédures d'émigration. Depuis le mois de mars, elle est très sollicitée. "Mon planning est complet, indique-t-elle. Ce sont des clients chinois continentaux qui viennent se renseigner sur les possibilités d'émigration. Ce sont surtout des chefs d'entreprise et des élites. La majorité des demandes proviennent de la province du Zhejiang, de Shanghai et également de Pékin. Parmi les raisons, ils parlent un peu de l'impact sur leurs vies des mesures de prévention et de contrôle de l'épidémie." 

Des chefs d'entreprises comme cette femme à la tête d'un cabinet de conseil à Shanghai. Elle quitte bientôt la Chine pour Singapour. "Bien sûr, il y a des entreprises chinoises qui veulent partir. L'épidémie a renforcé cette envie. Nous, nous avons décidé d'ouvrir des succursales à Singapour et à Macao. L'environnement économique actuel à Singapour est plus propice au développement des entreprises."

Ces projets d'émigration sont nombreux mais compliqués à mettre en œuvre. Le gouvernement chinois n'y est pas favorable. Pour s'assurer que personne ne sort, les autorités demandent à de plus en plus de Chinois de ne pas conserver leur passeport au domicile, mais de le déposer au commissariat de police.  

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