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Covid-19 : "8 à 9 millions de personnes" entre 60 et 79 ans n'ont toujours pas reçu le second rappel du vaccin, regrette Alain Fischer

Si le vaccin a un effet "modéré" pour empêcher la transmission du virus, il est en revanche utile pour éviter les formes graves de la maladie. C'est pour cette raison que les personnes fragiles doivent faire leur rappel, insiste le président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Alain Fischer, président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale était l'invité du "8h30 franceinfo", vendredi 12 février 2021. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Alors que l'épidémie de Covid-19 remonte, avec 50 000 personnes testées positives en France mardi, le gouvernement incite les plus âgés à faire le second rappel. Seulement "une personne sur cinq éligible entre 60 et 79 ans" a reçu ce rappel en France, estime Alain Fischer, président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale (COSV), mercredi 22 juin sur franceinfo. "8 à 9 millions de personnes" doivent donc toujours le faire pour "éviter un risque réel de se retrouver à l'hôpital", selon le professeur.

>> Covid-19 : "Là, c'est très clairement une reprise épidémique", affirme l'infectiologue Anne-Claude Crémieux

franceinfo : Il faut lutter contre l'impression que l'épidémie est terminée et redire qu'il faut se vacciner ?

Alain Fischer : Il y a une reprise modérée mais une reprise de l'épidémie. On sait que pour les personnes fragiles, les personnes âgées, faire un second rappel maintenant c'est les remonter à un niveau de protection des formes graves de la maladie supérieur à 90% pour plusieurs mois. Donc, il n'y a pas encore assez de personnes âgées et fragiles, immunodéprimées en particulier, qui ont reçu ce second rappel. Une personne sur cinq éligible chez les 60 à 79 ans n'a pas reçu cette dose. Il serait très très utile pour ces personnes, qu'elles reçoivent le plus rapidement possible un second rappel parce qu'en une semaine environ, elles récupéreront un meilleur niveau de protection. Donc c'est éviter un risque réel de se retrouver à l'hôpital, d'avoir une forme grave de la maladie.

Est-ce qu'il est utile de rouvrir des centres de vaccination ?

Dans l'absolu la réponse est non parce qu'il y a la possibilité de se faire vacciner dans de très nombreuses pharmacies, chez de très nombreux médecins. Ces capacités de vaccination suffisent. Par ailleurs, il y a quand même à peu près 200 centres de vaccination qui sont ouverts en France. Ces trois types de possibilité existent. Il faut les utiliser sans qu'il y ait besoin de rouvrir des centres.

À moins de 60 ans, il est recommandé de faire cette seconde dose de rappel ?

Pour les moins de 60 ans, ce qu'il faut avoir, c'est un rappel. Et la plupart des personnes l'ont fait.

"Pour se protéger contre les différents variants, il faut trois doses."

Alain Fischer, président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale

à franceinfo

Mais pour l'instant, pour ces personnes de moins de 60 ans, il n'y a pas lieu d'envisager un second rappel parce que le niveau de leur mémoire immunitaire est de bonne qualité et ils restent bien protégés. Dans l'idéal, il serait très bien d'essayer de pouvoir limiter la transmission. Mais on sait que le vaccin, même s'il a un effet sur la transmission, il est quand même plus modéré que l'effet sur la protection contre les formes graves. D'où le fait qu'il ne soit pas préconisé avec la même force de recommandation un second rappel pour les moins de 60 ans. Il faut vraiment se focaliser sur les personnes qui n'ont pas reçu ce second rappel et âgés de plus de 60 ans, ça représente quand même entre 8 et 9 millions de personnes en France. Ce sont ces personnes-là qu'il faut vacciner en priorité.

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