Coronavirus : un jeune sur six dans le monde a perdu son emploi depuis le début de la crise
Les jeunes seront les premières victimes du manque d'embauches à venir à en croire l’Organisation internationale du travail (OIT), dont les chiffres sont corroborés en France par l’Association pour l’emploi des cadres (Apec).
Le constat dressé au niveau mondial par l’Organisation internationale du travail (OIT), est inquiétant pour les jeunes. Selon l’Organisation mondiale du travail, un jeune sur six est privé d’emploi depuis le début de la pandémie. Et pour ceux des moins de 29 ans qui ont conservé leur emploi, leur temps de travail a diminué de 23%. Les jeunes, écrit l’organisation, sont "touchés de manière disproportionnée par la crise". Pourquoi ? Parce que les jeunes, explique l’OIT, occupent généralement des formes d’emploi qui les rendent plus vulnérables. Emplois mal rémunérés, emplois informels, petits boulots, boulots au noir. Les jeunes femmes, en particulier, sont encore plus victimes de cette précarité.
Côté études, ça n’est pas plus brillant. Environ la moitié des jeunes étudiants font état d’un retard probable dans leurs études et 10% d’entre eux pensent ne pas être en mesure de les terminer. Une situation grave, pour laquelle Guy Ryder, le directeur général de l’OIT, appelle les gouvernements à prendre des mesures énergiques faute de quoi, prévient-il, "nous allons peut-être devoir assumer l’héritage du virus pendant des décennies."
Les jeunes et les seniors traditionnellement les plus touchés
En France, les premiers indices vont dans le même sens. Alors que Pôle Emploi vient d’enregistrer sa plus forte hausse des inscriptions (+22%), l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) a annoncé que les offres d’emploi ouvertes aux jeunes diplômés étaient en train de décrocher. Le nombre des offres d’emploi pour les cadres baisse de 62% entre mars et avril. Mais cette chute est plus forte pour les jeunes, moins 69%. On le sait, commente l’Apec, en période de crise, les jeunes, tout comme les seniors, sont traditionnellement les plus touchés. Cela avait déjà été le cas pendant la crise de 2008.
Voilà pour les cadres. Du côté des apprentis, la situation n’est pas meilleure. Les directeurs de trois grandes écoles redoutent une baisse de 80% des contrats en alternance à la rentrée. Et l’UIMM, la fédération de la métallurgie, anticipe une baisse de 20 à 40% des alternants. Quelque 700 000 jeunes vont arriver sur le marché du travail à la rentrée.
Bruno Le Maire veut faire de l’emploi des jeunes une "priorité nationale". Un plan devrait être présenté avant l’été. Les pistes : davantage de contrats aidés. Certains demandent une prime à l’embauche. D’autres des aides pour le recrutement des apprentis ou un effacement des coût pour toute embauche d’apprenti. Les jeunes vont donc être accompagnés dans leur accès au marché du travail, au risque de faire de nouveau des oubliés, qui eux aussi risquent d’être très touchés par la crise… les seniors.
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