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Coronavirus : un entrepreneur placé en garde à vue pour avoir proposé de la chloroquine à ses salariés dans la Loire

Persuadé de l'efficacité de ce traitement, le fondateur d'un groupe de chimie a été entendu par les gendarmes, qui l'ont relâché lundi soir.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le fondateur du groupe SNF, René Pich, le 22 octobre 2007, à Andrézieux-Bouthéon (Loire). (MAXPPP)

Il assure avoir agi par humanisme. Le fondateur du groupe de chimie SNF a été placé en garde à vue, lundi 6 avril, à Montbrison (Loire), pour avoir proposé de la chloroquine aux salariés de sa société pouvant souffrir du Covid-19. Il a ensuite été relâché.

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René Pich, 79 ans, a été entendu par les gendarmes dans le cadre d'une enquête pour "exercice illégal de la pharmacie et de la médecine", ouverte par le parquet de Saint-Etienne. "L'enquête a été ouverte à la suite d'un signalement effectué le 31 mars par l'inspection du travail de la Loire", précise le procureur de la République de Saint-Etienne, David Charmatz, confirmant une information de Libération et Mediapart.

Tout est parti d'une note du directeur général délégué, datée du 18 mars. René Pich y informe l'encadrement de l'entreprise d'Andrézieux-Bouthéon que SNF a fait l'acquisition de comprimés de phosphate de chloroquine. Le document invite les cadres à faire une demande "auprès de la direction pour la délivrance du produit" en cas de symptômes du Covid-19 chez un salarié. La posologie à suivre y est même indiquée.

"Ce produit est la solution"

"Nous nous sommes informés en Chine dès la fin janvier et nous avons compris que ce produit était la solution, écrit le dirigeant. Aujourd'hui, Trump aux USA, en passant au-dessus de toutes les procédures médicales, a préconisé ce produit pour tous les cas graves. Ce produit est maintenant utilisé avec succès en Chine, Corée du Sud et Thaïlande."

Des perquisitions ont été réalisées, lundi, au domicile de René Pich et à SNF pour retrouver tous ces lots de phosphate de chloroquine importés d'Inde – et potentiellement contrefaits. Lors d'une audition libre vendredi, le dirigeant avait remis volontairement aux gendarmes cinq boîtes de produits, soit quelques centaines de comprimés. "Il s'agit de produits non-validés par les autorités de santé et dont l'importation est interdite", explique le parquet.

D'autres cadres dirigeants du groupe ont été auditionnés par les enquêteurs, dont la tâche est d'identifier tous les participants de cette opération et de savoir si des salariés de SNF en auraient consommé pour se soigner.

Une plainte du syndicat CFDT de la chimie a été déposée, vendredi, pour "mise en danger de la vie d'autrui, exercice illégal de la médecine et de la pharmacie et administration de substances vénéneuses". Devenu le leader mondial des polyacrylamides utilisés dans le traitement de l'eau, SNF, créé en 1978 à Saint-Etienne, a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 3,4 milliards d'euros. Il emploie 6 000 salariés, dont 1 350 sur le site d'Andrézieux-Bouthéon.

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