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Coronavirus sur le porte-avions Charles-de-Gaulle : "24 marins sont à l'hôpital, deux sont en réanimation", détaille l'amiral Christophe Prazuck

Le chef d'État-major de la Marine ajoute qu'"une enquête épidémiologique" a été lancée.

Article rédigé par franceinfo
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L’amiral Christophe Prazuck, chef d'État-major de la Marine, le 5 juillet 2018 à Brest. (CLAUDE PRIGENT / MAXPPP)

Sur le porte-avions Charles-de-Gaulle, les deux tiers des marins sont touchés par le coronavirus. Pour le moment, on ne sait pas comment les marins ont été contaminés. "On lance une enquête épidémiologique pour savoir ce qu'il s’est passé', a expliqué lundi 20 avril sur franceinfo l’amiral Christophe Prazuck. Le chef d'État-major de la Marine livre un nouveau bilan : 24 marins sont a l'hôpital et deux sont en réanimation. En tout, 1 046 marins sur 1 760 ont été touchés.

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franceinfo : quelle est la situation des marins du Charles-de-Gaulle actuellement ?

Christophe Prazuck : 24 marins sont à l’hôpital Sainte-Anne de Toulon, deux sont en réanimation, une dizaine sous oxygénothérapie et le reste sont sous observation. Les autres sont isolés sur des sites militaires autour de Toulon, les marins testés négatifs sont isolés en quatorzaine pour s’assurer qu’ils ne développent pas de symptômes. Le but est de guérir les malades et de s’assurer que ceux qui sont négatifs ne portent pas le virus, ne le ramène pas chez eux et ne contaminent pas leurs familles et leurs voisins.

Savez-vous comment le virus est arrivé à bord ?

On lance une enquête épidémiologique pour savoir ce qu'il s’est passé. Le bateau a quitté Toulon le 21 janvier, il est allé opérer au-dessus de l’Irak et de la Syrie puis il y a un mois, il s’est arrêté à Brest. C’est trois semaines après l’escale de Brest que la contamination s’est emballée. Il semble qu’il y ait une relation entre l’escale de Brest et le bateau, mais il y a eu d’autres échanges entre le bateau et la terre.

Est-il vrai que le commandant du porte-avions avait proposé d’interrompre la mission compte tenu du risque ?

Non, ce n’est pas exact. Il connaît bien son équipage et quand il dit qu’il doit interrompre la mission personne ne va contester ses suggestions. Ce n’est pas le seul maître à bord, mais personne ne va contester son appréciation. Quand le 7 avril, il a la perception que la situation est en train d’évoluer de manière galopante la décision d’interrompre la mission est immédiate et sans débat.

Un concert a été donné sur le porte-avions alors que des cas été déclarés. Était-ce raisonnable ?

Ce concert, c’est l’orchestre des marins du bateau, qui se rassemblent dans le grand hangar du bateau et qui jouent pour leurs camarades. A posteriori, c’est probablement une activité de cohésion qu’on aurait pu éviter. Après l’escale de Brest, le commandement du bateau a mis en place des mesures pour détecter tout cas suspect et pour pouvoir les isoler. Il interroge les marins qui sont descendus terre et sur les 2 000 il en identifie 300 qui pourraient être à risque. Un suivi a été fait deux fois par jour en prenant la température et l’idée que si l’un est porteur, il sera détecté suffisamment tôt pour l’isoler. Au bout de 14 jours, il n’y a pas de cas, et les rassemblements sont à nouveau permis. C’est au cours d’un week-end au Danemark que l’orchestre du bateau joue quelques morceaux devant 300 marins à qui on demande de rester à distance. Les mesures semblaient rigoureuses et cohérentes, mais elles se sont révélées insuffisantes.

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