Frédéric Valletoux , président de la Fédération hospitalière de France, était l'invité du "8.30 franceinfo", mercredi 25 mars. De nombreuses questions ont été abordées, en cette période de confinement dû à l'épidémie de coronavirus Covid-19.>> Retrouvez les dernières informations sur le coronavirus dans notre directEn premier lieu, celle de la progression du coronavirus dans les Ehpad. "On ne sait pas mesurer l’étendue des dégâts dans les maisons de retraite", a répondu Frédéric Valletoux, qui estime que rien qu’en Île-de-France, "sur les 700 Ehpad de la région, on sait qu'il y en a entre 100 et 150 qui pourraient être touchés par le Covid-19".Un bilan tronquéLa situation est compliquée pour le personnel comme pour les familles qui n'ont plus le droit de rendre visite à leurs proches en raison du confinement. Il reconnaît par ailleurs que le bilan exact du coronavirus en France n’est pas encore connu. "On ne donne que les chiffres connus par les hôpitaux, souligne-t-il. Il n'y a pas d'agrégations des chiffres des Ehpad, notamment, et des personnes qui meurent chez elles."Le chiffre lui-même en valeur absolue est sûrement plus important si on agrège ce qui se passe dans les maisons de retraites et les gens qui ne sont pas repérés.Frédéric Valletouxà franceinfoSur les reproches adressés au gouvernement français concernant sa stratégie de dépistage, le président de la Fédération hospitalière de France estime que la France n'a "pas les moyens de tester tout le monde, ce n'est pas la stratégie qui a été choisie par le gouvernement et ce ne sont pas les moyens qui sont à disposition de notre pays"."Les Allemands testent beaucoup plus que nous, dix fois plus. On le voit aussi en Italie. La Vénétie a beaucoup testé, la Lombardie moins et on voit que la différence de chiffres entre ces deux régions est flagrante", a reconnu Frédéric Valletoux. Quoi qu'il arrive, selon lui, la France "n'a pas les moyens de tester plus qu'elle ne le fait.""L'Ile-de-France voit la vague s'approcher de très près"Un appel à la réquisition de personnels soignants et à une "reconnaissance", peut-être sous forme de primes, pour l'effort "surhumain" des personnels, a été lancé mercredi 25 mars par Martin Hirsch, le directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris. "Martin Hirsch a totalement raison. L'Ile-de-France voit la vague s'approcher de très près", réagit Frédéric Valletoux. "On est loin d'avoir atteint la saturation des capacités d'accueil en Île-de-France, mais on voit que c'est chaque jour plus dense et on ne sait pas quand le pic sera. On ne sait pas quand il va y avoir une décrue mais on sait qu'on est plutôt dans une phase ascendante, il faut être lucide", a-t-il prévenu.