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Coronavirus : pour le président de la FCPE, "l'école à la maison ça ne fonctionne pas"

Rodrigo Arenas, président de la FCPE, demande que la reprise des cours à la maison en temps de confinement s'accompagne d'un arrêt de la notation des élèves.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une jeune fille fait ses devoirs, pendant le confinement, à Châteauroux, le 7 avril 2020.  (GAËLLE FONTENIT / FRANCE-BLEU BERRY)

"L'école à la maison ça ne fonctionne pas", affirme ce dimanche 19 avril sur franceinfo Rodrigo Arenas, président de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE) à la veille d'une rentrée scolaire bien particulière. Il demande que la reprise des cours à la maison en temps de confinement s'accompagne d'un arrêt de la notation des élèves.

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franceinfo : Est-ce que ça a un sens de parler de rentrée scolaire en temps de confinement ?

Rodrigo Arenas : C'est toujours une rentrée pour les enfants puisqu'ils sont quand même rythmés par leurs enseignants et leurs camarades de classe. Ça a toujours du sens de garder un rythme, parce que ce n'est pas les vacances le confinement. C'est dur d'être enfermé et de ne voir ses camarades de classe que de façon virtuelle. Donc oui, ça a du sens.

Par contre ce qui n'a pas de sens, c'est de leur mettre des notes et de faire comme si on pouvait faire la classe normalement à la maison, ce qui n'est une réalité ni pour les enfants, ni pour les parents qui n'arrivent pas à aider leurs enfants parce qu'être enseignant c'est un métier.

Vous demandez que les notations s'arrêtent ?

Nous avons demandé que les notations s'arrêtent parce que ça n'a pas de sens en soi, notamment au regard des inégalités qui se mettent en place dans les foyers. Nous l'avions dénoncé dès le début, mais maintenant tout le monde en convient, c'est une réalité pour tout le monde. Mais c'est aussi de ne faire passer des examens à des élèves et pas à d'autres, et que chaque élève ne soit pas traité de la même façon à l'échelle du territoire national. Il ne faudrait pas rajouter de la difficulté sur de la difficulté.

Ce qui compte pour les parents, les enfants et les enseignants c'est que le moral des enfants soit le meilleur possible eu égard à la situation difficile dans laquelle ils sont et prendre soin de ce qu'on appelle la psyché de tout le monde. Aujourd'hui tout le monde est confronté au deuil d'une certaine façon, parfois dans sa propre famille, et c'est de ça dont il faut s'occuper plutôt que de faire l'école à la maison. On sait très bien que ça ne fonctionne pas, tout simplement parce que la France ne sait pas, au niveau scolaire, faire de l'enseignement à distance.

Pour vous, l'école à la maison ça ne fonctionne pas ?

Ça n'a pas fonctionné dès le début, sauf pour les élèves qui sont les plus autonomes, et les enseignants qui sont les plus rompus à l'exercice. La première semaine il y a des enseignants qui ont été "formés" par leurs élèves à l'utilisation de Discord, de Zoom, de Skype. Et c'est ça qui est positif dans cette épreuve, c'est que nous avons tous appris quelque chose et il ne faut pas perdre ce que nous avons appris. Notamment le fait qu'à l'école tout le monde doit travailler ensemble et non pas dos à dos, comme ça pouvait être le cas dans la séquence pré-Covid où tout le monde se regardait en chiens de faïence en cherchant la faute chez les uns et les autres.

Les parents ont compris qu'être enseignant c'est un métier. Les enseignants ont compris qu'ils avaient besoin des parents pour avancer. Et l'on a compris aussi que les élèves sont des personnes à part entière dont il faut tenir compte dans la communauté éducative et surtout, cette forme de mépris de classe, notamment envers celles et ceux qui s'occupent de l'hygiène, de la restauration, les Atsem qui nettoient les toilettes et les couloirs dans lesquels tout le monde circule.

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