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Coronavirus : "On a perdu presque 90% de notre chiffre d’affaires", affirme le président des éditions Gallimard

Antoine Gallimard explique que le secteur de l'édition est "particulièrement touché" par le confinement. Il demande que les librairies puissent rouvrir dès le 11 mai et appelle à être "très raisonnables sur le nombre de parutions de livres".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (JOEL SAGET / AFP)

L'édition est "particulièrement touchée" par la crise liée au coronavirus, notamment en raison de la fermeture des librairies qui sont "le poumon" du secteur, a déclaré jeudi 16 avril sur franceinfo Antoine Gallimard, qui affirme avoir perdu "presque 90%" de chiffre d’affaires.

Petit-fils du fondateur des éditions Gallimard et PDG de Madrigall, troisième groupe éditorial français, Antoine Gallimard prévoit par ailleurs "une réduction des parutions de livres de l’ordre de 40% jusqu’à la fin de l’année". "Il faut considérer que notre métier va être en convalescence, et donc qu'on soit très raisonnables sur le nombre de parutions de livres", a-t-il expliqué, tout en appelant à une réouverture des librairies dès le 11 mai.

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franceinfo : Êtes-vous durement touché par le coronavirus ?

Antoine Gallimard : Oui, on est particulièrement touchés. L'ensemble des librairies, sauf quelques points de vente, a dû fermer depuis le confinement. Or, la librairie est le cœur de notre métier. On a perdu presque 90% de notre chiffre d’affaires. Et sur l’année, la baisse devrait être autour de 30%, même si c’est difficile à estimer. Mais c’est sûr que les conséquences ne sont pas simplement la disparition d'un mois et demi de chiffre d’affaires, cela va beaucoup plus loin. Le monde de l’édition, c’est presque 25 000 salariés. Avec les imprimeurs papiers et les distributeurs, on arrive à 50 000. C’est tout ce monde-là qui est bloqué.

Les petites maisons d’édition sont-elles menacées dans ce contexte ?

Tout à fait. On parle de la "chaîne du livre", et ce sont les maillons les plus faibles, comme les libraires et les éditeurs, qui sont vraiment très touchés. Il y a un dispositif d'aide qui se met en place. Sera-t-il suffisant ? Je pense que ce dispositif d'aide doit exister jusqu'à la fin de l'année.

Je demande [au gouvernement] que la librairie soit un des premiers secteurs à pouvoir travailler après le confinement.

Antoine Gallimard, président des éditions Gallimard

à franceinfo

Il faut que toutes les librairies rouvrent le 11 mai. Je pense, par ailleurs, qu’il faut considérer que notre métier va être en convalescence, et donc qu'on soit très raisonnables sur le nombre de parutions de livres. Moi-même, je prévois une réduction de parutions de livres de l'ordre de 40% jusqu'à la fin de l'année.

Amazon qui cesse ses activités pendant cinq jours, est-ce un nouveau coup dur pour le secteur ?

On a besoin de tous, que ce soit Amazon ou fnac.com. Si Amazon ne respecte pas la barrière sanitaire, c'est normal que ce soit arrêté. Maintenant, la question, c'est aussi : est-ce que la Poste fonctionne ? Est-ce qu'on arrive à apporter le livre au client ? Mais le coup dur général, c’est tout de même la fermeture des librairies, qui sont vraiment notre poumon.

L'explosion des ventes du numérique est tout de même un point positif pour vous ?

Oui, c'est positif.

Nous avons vendu par exemple depuis le début du confinement autour de 20 000 exemplaires de La peste de Camus, dont 10 000 en numérique.

Antoine Gallimard

à franceinfo

Même chose pour Le hussard sur le toit de Giono. Et en ce moment, par exemple, nous proposons en numérique un formidable témoignage d’un jeune Chinois qui raconte la bataille sanitaire dans la ville de Wuhan. Grâce au numérique, on peut toucher des gens qui sont intéressés et on sortira le papier plus tard.

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