Coronavirus : nettoyage des établissements, port du masque… Ce que recommande le Conseil scientifique pour la reprise des cours
Le Conseil scientifique a rendu public, samedi, son avis au gouvernement, notamment pour la réouverture des établissements scolaires.
Le Conseil scientifique a remis vendredi ses recommandations au gouvernement pour la réouverture des écoles, à partir du 11 mai. Cet avis, essentiel dans le cadre du plan de déconfinement qui doit être présenté mardi, a été rendu public, samedi 25 avril. Il aborde de nombreux points concrets sur la vie des établissements scolaires durant l'épidémie de coronavirus. Les experts réclament notamment des nettoyages réguliers dans les écoles et un port du masque obligatoire dans les collèges et lycées.
>> La note et l'avis du Conseil scientifique en intégralité
Le port du masque jugé "impossible" en maternelle
Le Conseil scientifique proposait de maintenir les crèches, les écoles, les collèges, les lycées et les universités fermés jusqu'au mois de septembre et indique donc prendre acte "de la décision politique de réouverture prudente et progressive des établissements scolaires". L'Académie nationale de médecine avait déjà émis une série de recommandations pour les écoles, mais le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer estime que l'avis du Conseil scientifique sera la "référence de tous les acteurs pour la préparation de rentrée".
Avec cette note du Conseil scientifique, nous avons la base pour l'élaboration du protocole sanitaire annoncé pour donner un cadre sûr au déconfinement scolaire.
— Jean-Michel Blanquer (@jmblanquer) April 25, 2020
Ce protocole national sera la référence de tous les acteurs pour la préparation de rentrée: https://t.co/dC4hPgwOHC
Le Conseil scientifique considère notamment que le port de cette protection respiratoire doit être "obligatoire" pour les collégiens et les lycéens, mais qu'il est impossible pour les élèves en école de maternelle. Pour les élèves des écoles élémentaires, le Conseil scientifique considère qu'il est difficile de fixer précisément un âge où "la compréhension serait suffisante pour recommander le port du masque de façon adaptée", d'autant qu'ils apparaissent "comme faiblement transmetteurs". Le rôle des parents est donc jugé "essentiel".
Le Conseil scientifique est "favorable au principe de volontariat et de non-obligation des familles", avec une possibilité de poursuivre les enseignements à distance. Les scientifiques estiment également que tout doit être fait pour éviter le rassemblement des enfants et des parents à l'entrée des établissements scolaires. Ils évoquent notamment un échelonnement des horaires d'arrivée et de sortie des classes "pour que les élèves d'un même niveau ne croisent pas les élèves d'un autre niveau".
Des stratégies pour éviter le brassage des élèves
Les établissements devront réfléchir eux-mêmes au rythme le plus adapté pour accueillir les enfants dans de bonnes conditions (un jour sur deux, une semaine sur deux...). Afin de ne pas multiplier les cas contacts, "les parents ne pourront pas pénétrer dans l'enceinte de l'établissement scolaire".
Cet avis du Conseil scientifique se penche également sur les mesures sanitaires à adopter dans les établissements. Les enseignants, les personnel de direction et le personnel éducatif devront ainsi être formés aux gestes barrières et aux règles de distanciation. Il sera demandé à chaque élève et membre du personnel de se laver les mains au minimum à l'arrivée à l'école, avant le début de la classe, à la fin des cours, mais aussi avant et à la fin de chaque repas.
Le recours aux solutions hydroalcooliques ne pourra être envisagée qu'à partir du collège. En effet, le Conseil scientifique estime que la mise à disposition de ce produit peut être dangereuse pour des élèves trop jeunes (absorption, projection oculaire…). Il recommande également un "nettoyage de l'établissement "plusieurs fois par jour", avec des lingettes désinfectantes si possible.
Les scientifiques préconisent enfin que les "enfants mangent dans la salle de classe à leur table", si cela est possible. Les établissements scolaires devront également réfléchir à l'organisation des journées et des activités scolaires pour ne pas que les élèves "d'une classe ne croisent les élèves d'une autre classe" ou que "les élèves d'un même niveau ne croisent pas les élèves d'un autre niveau". Les temps de récréation, enfin, devront être adaptés à cette stratégie de non-brassage des élèves.
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