Coronavirus : "L’état d’urgence sanitaire" doit être "déclaré" en Guadeloupe, estime le député LREM Olivier Serva
Il permettrait au préfet "d’avoir les coudées franches" et d’imposer notamment "un couvre-feu de 22 heures à 5 heures", souhaite l'élu guadeloupéen.
"L’état d’urgence sanitaire" doit être "déclaré" en Guadeloupe, a estimé le député LREM Olivier Serva, lundi 14 septembre sur franceinfo, alors que le préfet doit annoncer des mesures "complémentaires" réclamées par le gouvernement pour faire face à l’épidémie de coronavirus. Pour Olivier Serva, seul l’état d’urgence sanitaire, qui n’est plus en vigueur depuis le 11 juillet en France (excepté en Guyane et à Mayotte), permettrait au préfet "d’avoir les coudées franches" et d’imposer notamment "un couvre-feu de 22 heures à 5 heures". Le député LREM suggère également de "relimiter les déplacements entre l'Hexagone et la Guadeloupe au seul motif impérieux".
franceinfo : Quelle est la situation en Guadeloupe ?
Olivier Serva : Depuis la crise Covid, il y a eu un effort réalisé sur le matériel, notamment de réanimation. Mais aujourd’hui, nous lançons un signal d’alerte, d’alarme même, car il y a un manque criant de personnel, notamment des infirmiers en réanimation, des médecins de réanimation. Aujourd'hui, la directrice de l’ARS et le directeur du CHU ont interpellé, par l'intermédiaire du préfet, le ministre de la Santé. Nous attendons effectivement du renfort énergique en ressources humaines. Les lits en réanimation sont à la limite de la saturation.
Nous sommes le territoire où le taux de positivité est le plus important, 28%, c’est-à-dire que quasiment un testé sur trois est positif.
Olivier Serva, député LREM de Guadeloupeà franceinfo
Il y a déjà eu des mesures qui ont été prises courageusement par le préfet : limiter l'accès aux restaurants, aux bars et cafés jusqu'à 22 heures en semaine et jusqu'à minuit le week-end, limiter l'accès dans les gymnases, piscines et autres lieux de réception, limiter la vente d'alcool...
Mais ces mesures sont-elles suffisantes ?
Non. Le préfet doit présenter au Premier ministre dans les toutes prochaines heures son plan. Nous lui conseillons de demander à ce que la Guadeloupe soit en état d'urgence sanitaire. C'est vrai qu'il y a toujours une difficulté à trouver le juste milieu entre d’un côté la sécurité absolue sanitaire, et de l’autre la vie sociale et économique. Mais Il faudrait que l'état d'urgence sanitaire soit déclaré pour permettre au préfet d'avoir les coudées franches.
Pour faire quoi, précisément ? Reconfiner ? Fermer les écoles ?
Non, à mon avis, les écoles ne doivent pas fermer, surtout en Guadeloupe, où on a connu une grève, avant le Covid, qui a déjà privé les enfants d'école pendant six mois. Ce qu’on pourrait faire, en revanche, c'est par exemple instaurer un couvre-feu, comme pendant le confinement, entre 22 heures et 5 heures du matin pour limiter les échanges nocturnes qui peuvent conduire à des comportements à risque. On pourrait aussi, et c'est une question qui se pose, relimiter les déplacements entre l'Hexagone et la Guadeloupe au seul motif impérieux. Car on sait bien que les cas de Covid sont des cas importés. Ils ont été importés initialement avec des croisiéristes italiens, et plus récemment avec des comportements un peu risqués du côté de Saint-Barthelémy. En revanche, la question du reconfinement ne doit pas être à l’ordre du jour.
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