Coronavirus : les producteurs d'agneaux en situation précaire alors que débutent les fêtes de Pâques
La situation s'améliore toutefois grâce à une forte mobilisation mais les pertes financières sont importantes et l'inquiétude reste prégnante pour les éleveurs.
Alors que les fêtes de Pâques habituellement très lucratives pour la filière sont là, les producteurs d'agneaux perdent jusqu'à 10 000 euros sur leurs ventes à cause du confinement mis en place pour lutter contre l'épidémie de coronavirus, déplore le vice-président de la Fédération nationale ovine François Monge vendredi 10 avril auprès de France Bleu Drôme Ardèche.
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Depuis le début du confinement, ce sont 110 000 agneaux qui sont restés bloqués chaque semaine dans les bergeries, provoquant des pertes financières pour les éleveurs. Aujourd'hui l'agneau se vend de nouveau grâce à une mobilisation de tous les acteurs et grâce à une baisse des prix des éleveurs : 50 à 60 centimes de moins au kilo, soit une perte d'une vingtaine d'euros par agneau.
Baisse des prix, incitation à manger français... Une forte mobilisation collective
"J'avais 200 agneaux pour la période de Pâques, j'en ai vendu 180... Sur les 15 jours avant le week-end pascal, je perds entre 4 et 5 000 euros", calcule François Monge, éleveur à Recoubeau Jansac dans la Drôme, vice-président de la Fédération nationale ovine et président de la coopérative Agneau Soleil qui regroupe 600 producteurs de Rhône-Alpes et de Provence Alpes Côte d'Azur. Selon l'éleveur, la taille moyenne des exploitations est de 550 brebis et 400 agneaux, ce qui peut chiffrer jusqu'à 10 000 euros de pertes.
Grâce à une forte mobilisation, la situation s'améliore. En plus des éleveurs, "tous les acteurs de la filière ont joué le jeu", assure François Monge.
On a fait de la communication à la radio, sur les réseaux sociaux. Ça a très bien marché : les consommateurs sont revenus demander de l'agneau français.
François Monge, éleveur à Recoubeau Jansac dans la Drômeà France Bleu Drôme Ardèche
Et "on a demandé à toutes les boîtes qui faisaient de l'import depuis l'Angleterre, l'Irlande, l'Espagne, de stopper l'import et de ne plus vendre que de l'agneau français", a ajouté l'éleveur. La grande distribution a joué le jeu. Les consommateurs sont aussi appelés à consommer français.
Alors que les pertes actuelles peuvent être absorbées, la filière espère que les Français vont continuer à consommer de l'agneau car, s'il y a de nouveau une baisse de la consommation, "ce sera la catastrophe", prévient François Monge, "il y a beaucoup d'inquiétude, on s'interroge parce qu'on ne sait pas ce que va devenir la filière".
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