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Coronavirus : les Italiens s'adonnent à l'autodérision pour oublier leur confinement

Plutôt respectueux des consignes gouvernementales, les Italiens, retranchés chez eux, s'adonnent à l'humour pour oublier leur angoisse.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
En réaction au confinement, des Italiens avaient lancé un mouvement consistant à chanter à son balcon. (ANDREA RONCHINI, RONCHINI / NURPHOTO)

A défaut de pouvoir rencontrer leurs amis au café, les Italiens, strictement confinés à cause du coronavirus, rivalisent de créativité sur les groupes de discussion et les réseaux sociaux... 

Rire pour oublier le confinement

Leurs chansons sur les balcons ou leurs applaudissements au personnel soignant ont suscité des éloges dans le monde entier. Car en Italie, seuls les déplacements pour se rendre à son travail, se soigner ou faire des courses essentielles sont tolérés depuis sept jours, tandis que les rassemblements sont totalement interdits. On peut aussi marcher ou aller courir dans son quartier, seul ou avec son chien.

Les photos de quadrupèdes à louer à l'heure, pour échapper aux amendes des policiers qui veillent au grain, sont de fait parmi les plaisanteries les plus populaires. Un Italien se met ainsi en scène dans une vidéo où il sort son chien frétillant au poil noir frisé. Il regarde sa montre et s'éclipse soudainement, en jetant le faux animal par dessus son épaule.

Dans d'autres très court-métrages, un Italien un brin frimeur, caché derrière des lunettes de soleil, joue au DJ sur les plaques électriques de sa cuisinière, en se trémoussant sur une musique tonitruante ; un cycliste en tenue complète sillonne son appartement en vélo de course avant de se faire semoncer par sa femme furibarde ; un voyageur passe la porte de chez lui en toussant et se fait bombarder de chaussures.

Sur un cliché, un télétravailleur a pour sa part ramené dans son salon sa bétonnière, un sac de ciment et une truelle. Légende: "Quant ils te disent d'amener ton travail à la maison".

La célèbre fresque de Michel-Ange du plafond de la chapelle Sixtine, dans laquelle Dieu pointe son index vers Adam, a quant à elle été revisitée. A l'époque du coronavirus, Dieu s'est muni d'un flacon de gel désinfectant qu'il verse dans la main d'Adam...

Le mot d'ordre : #iostoacasa (je reste à la maison)

La consigne de rester chez soi est prise très au sérieux dans une Italie qui avait été la première en Europe (le 21 février) à enregistrer un cas de contagion apparu sur son sol et non importé. Presqu'un mois plus tard, les rues des villes sont quasiment désertées, sillonnées par des bus fantômes vides.

Le pays a enregistré officiellement 2.158 morts sur un total de 27.980 cas détectés, ce qui en fait de très loin le pays d'Europe le plus touché. Le confinement concerne les retraités, les parents s'occupant d'enfants privés d'école, tous ceux qui peuvent faire du télétravail ou encore les employés de commerces obligés de baisser leur rideau.

Dans les rues, l'ambiance n'est donc plus à l'ironie. Les Romains qui sortent sont majoritairement masqués et prennent de plus en plus leurs distances avec leurs concitoyens, changeant de trottoir, s'écartant sur leur passage.

Voici une semaine, ils se tenaient à un mètre les uns des autres en faisant la queue devant le supermarché. Désormais d'étranges files bordent les trottoirs avec des consommateurs distants de quatre mètres. A l'intérieur, les caissières masquées et gantées sont intimées par les clientes les plus terrorisées de désinfecter le tapis roulant avant leur passage.

Ici, un homme donne un billet de cinq euros à une vieille femme faisant la manche, un beau geste effectué toutefois à travers un lancé d'argent à ses pieds. Là, un valeureux livreur de pizzas se tient à cinq mètres de son client, inventant un nouveau rituel de paiement sans contact.

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