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Coronavirus : les grandes écoles ont récolté "en deux semaines" plus de 100 millions de masques

"Un exploit" pour cette équipe bénévole d'HEC Alumni, le réseau des anciens élèves de l'école de commerce, qui a "mobilisé son réseau" pour faire face "à la demande exponentielle", affirme sur franceinfo son président.

Article rédigé par franceinfo
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Un masque FFP2 utilisé par les soignants à l'hôpital dans la lutte contre l'épidémie de coronavirus Covid-19. Photo d'illustration. (VIANNEY SMIAROWSKI / RADIO FRANCE)

Les grandes écoles se mobilisent pour venir en aide aux soignants en pleine crise sanitaire liée au coronavirus. Plus de 100 millions de masques ont été récoltés par une équipe bénévole d'HEC Alumni, le réseau des anciens élèves de l'école de commerce.

C'est la communauté HEC Alumni en Chine qui a "mobilisé son réseau", a expliqué dimanche 5 avril sur franceinfo Frédéric Jousset, président de HEC Alumni. Le réseau a "réussi cet exploit en 48 heures de trouver sept millions de masques, et en deux semaines, d'en trouver plus de 100 millions", pour faire face "à la demande exponentielle", détaille Frédéric Jousset.

franceinfo : Comment est-ce que vous avez réussi ce tour de force de récolter 100 millions de masques dans le contexte actuel ?

Frédéric Jousset : Cela fait partie de l'initiative du groupe HEC Alumni en Chine, à Shenzhen. Thibaud Sarrazin, le président de la communauté HEC Alumni en Chine, s'est mobilisé avec son réseau. Ils sont là-bas depuis des années et ils ont accès à tous les fournisseurs. Et tout le monde est sous pression parce que le monde entier veut ces fameux masques et ces kits d'oxygénation qui sont la garantie de leur survie. Ils ont réussi à monter une filière d'approvisionnement, et en liaison avec le ministère des Affaires étrangères, une filière d'acheminement. Parce que le fret aérien est également sous pression. Et donc, ils ont réussi cet exploit en 48 heures de trouver 7 millions de masques, et en deux semaines, d'en trouver plus de 100 millions. La demande est exponentielle. Les masques, comme vous le savez, n'ont une utilité que pour quelques heures. Il faut après les jeter et donc, vu le nombre de personnes en confinement et bientôt en sortie de confinement, la demande est explosive. Aujourd'hui, ils vont prioritairement vers ceux qui sont en première ligne, donc les établissements de soins et les Ehpad. C'est là où le besoin est le plus criant.

Est-ce qu'il y a d'autres opérations de ce type sur d'autres matériels ?

On fait le lien avec une autre opération qu'on a monté avec Médecins sans frontières. Quand on a appris cette initiative montée par HEC Alumni en Chine, le réseau s'est mobilisé pour lui donner l'écho et le retentissement pour voir s'il y avait d'autres besoins. On s'est rendu compte que beaucoup d'ONG, notamment d'ONG à l'international, n'avaient pas accès à ces fameux masques. Tout le monde se bat dans le monde hospitalier français. Mais on pense à des associations comme Médecins sans frontières ou Médecins du monde qui ont également des besoins en Afrique où la situation est également préoccupante. On a lancé une collecte avec Science-Po et Alumni. Les deux réseaux se sont associés, donc plus de 100 000 personnes dans le monde si on fait la somme des deux réseaux, pour collecter de l'argent pour permettre à ces ONG d'acheter ces fameux masques et kits de sécurité. Au bout de trois jours, on est déjà à 60 000 euros. On va viser plusieurs centaines de milliers d'euros. Un masque coûte entre cinq et sept centimes. Ça permet déjà d'en acheter une quantité non négligeable.

Est-ce que d'autres grandes écoles se mobilisent également ?

On n'a pas fait le tour de toutes les grandes écoles. Je sais que Polytechnique a des initiatives de son côté. Les grandes écoles se mobilisent dans deux directions. La première, c'est d'abord l'entraide à leurs propres camarades. Nous avons dans la communauté HEC déjà deux morts du coronavirus et donc nous appelons personnellement tous nos camarades qui ont plus de 75 ans pour s'assurer de leur bonne santé, s'ils sont visités s'ils en ont besoin, s'ils sont ravitaillés en nourriture. Toutes les grandes écoles font un peu de même avec leurs anciens. Et après, de manière pas forcément coordonnée, je sais que beaucoup d'entre elles ont eu des initiatives pour contribuer à l'urgence sanitaire que le pays traverse.

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