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Coronavirus : le Syndicat des musiques actuelles demande "un règlement clair" pour pouvoir organiser concerts et spectacles

"On a l'impression qu'on ne comprend pas notre modèle économique et l'impact que cela va avoir sur notre activité", regrette Yves Bommenel, président du Syndicat des musiques actuelles (SMA), invité lundi sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo
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Les salles de concert La Cigale et La Boule noire, le 15 mai 2020 à Paris. (MARIE MAGNIN / HANS LUCAS)

"Cette information nous a tous estomaqués, on est tombé de notre chaise", a réagi lundi 17 août sur franceinfo Yves Bommenel, président du Syndicat des musiques actuelles (SMA), après la dérogation accordée au Puy du Fou (Vendée) pour accueillir samedi 9 000 spectateurs à l'occasion de la Cinéscénie, alors que les rassemblements de plus de 5 000 personnes sont interdits jusqu'à la fin du mois d'octobre en raison du coronavirus. La ministre de la Culture Roselyne Bachelot a déclaré lundi que d'autres dérogations seraient possibles, mais Yves Bommenel demande au gouvernement "un règlement clair pour qu'on puisse se baser dessus pour organiser notre travail".

franceinfo : Comprenez-vous que le Puy du Fou ait obtenu une dérogation ?

Yves Bommenel : Pas du tout. On n'a pas vocation à critiquer nos collègues, mais nous on est fermés, les structures sont en train de jouer leurs vies, et on a des informations contradictoires avec des communications du ministère. Cette information nous a tous estomaqués, on est tombés de notre chaise. Mes collègues auraient bien aimé avoir la même mansuétude de la part de leurs préfets. L'année prochaine, plein de festivals qui n'ont pas eu lieu cette année n'auront pas lieu.

Roselyne Bachelot explique que le Puy du Fou n'est pas comparable aux salles culturelles. Est-ce que cet argument vous convainc ?

Il est audible, on peut toujours prouver que c'est super grand, mais si vous êtes déjà allés sur des sites de festivals de taille comparable vous verrez que c'est immense. Si on avait pu jouer le jeu on aurait pu trouver des solutions. On a fait des propositions au ministère pour les salles et les festivals mais on n'a toujours pas de réponse par rapport à ces propositions sanitaires. On nous a dit qu'on aurait une réponse et celle qu'on a c'est que nous on est fermés et qu'eux sont ouverts.

La possibilité d'obtenir des dérogations au cas par cas est-elle une bonne nouvelle ?

C'est super, mais on avait une expo à Lyon qui s'est tenue à la fin du mois de juillet, on a eu la réponse 10 jours avant. C'était une toute petite jauge, on a pu la mener. Mais quand vous faites un festival de cette taille-là vous ne pouvez pas avoir un tel flou et vous retrouver devant le fait accompli à fermer à une semaine de l'événement. Vous aurez engagé trop de frais et vous mettez en danger l'économie de votre structure. On demande un règlement clair pour qu'on puisse se baser dessus pour organiser notre travail. Il nous faut du temps, trois à quatre mois en amont. Ne pas savoir où on va nous met en danger.

Roselyne Bachelot va recevoir mardi les acteurs du monde de la culture. Qu'en attendez-vous ?

On veut des réponses, savoir quand est-ce qu'on aura de la visibilité. On constate que les autres secteurs ont été écoutés et entendus. Nous on nous a beaucoup écoutés, on nous a réunis moult fois, mais on a l'impression qu'on ne comprend pas notre modèle économique et l'impact que cela va avoir sur notre activité. On est conscient que la nation a fait un effort, mais il faut bien comprendre que l'impact dépasse notre petit périmètre et touche aussi les villes. On est en train de sécher un secteur sans se donner les moyens de se mettre en perspective.

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