Coronavirus : l'usine Airbus à Toulouse redémarre, "c'est un signal qui place l'économie avant nos vies" dénonce la CGT
La direction du groupe a choisi de reprendre partiellement le travail en France et en Espagne. Malgré des conditions de sécurité importantes, la CGT dénonce cette reprise qu'elle ne juge pas "essentielle".
Airbus a négocié dur avec ses syndicats pour pouvoir reprendre le travail en pleine épidémie de coronavirus et de confinement. La plupart des syndicats, notamment la CGT, plaidaient pour une suspension totale de la production mais la direction du groupe estime qu'il faut maintenir l'aéronautique à flot. Les usines françaises et espagnoles vont donc redémarrer progressivement à partir de lundi 23 mars avec des mesures de sécurité spécifiques, pour tenir compte de la situation sanitaire.
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Dominique Delbouis, coordinateur Force ouvrière avion, explique à franceinfo que l'usine de Toulouse va reprendre dans des conditions particulières. Il y aura une distance de sécurité sanitaire d'au moins un mètre entre chaque salarié. "Par exemple, si on travaille sur un cockpit d'helicoptère, on sera seul dedans", alors qu'habituellement, les ouvriers peuvent être deux ou trois à l'intérieur. Les horaires de production vont aussi changer : "On passe de 8 heures à 6 heures, ce qui laissera le temps entre deux équipes de procéder au nettoyage et à la désinfection des outils et de l'environnement de façon systématique", explique Dominique Delbouis.
La direction d'Airbus souligne que la reprise de la production sera très partielle lundi, le temps d'analyser poste par poste si tout est au point. En vitesse de croisière, il n'y aura que 10% des effectifs de production dans les usines toulousaines mais c'est déjà trop déplore Patrice Thebault, délégué central CGT d'Airbus. "C'est une décision qui n'est pas responsable. C'est un signal qui place l'économie avant nos vies, tonne-t-il. On a posé la question à Airbus : quelles sont les activités essentielles qui doivent être maintenues ? Sur cette question, la direction ne répond pas."
Pour nous, ce n'est pas un domaine essentiel aujourd'hui de reprendre la production des avions et des hélicoptères. A travers cette reprise, l'entreprise Airbus envoie un signal à toute la filière aéronautique.
Patrice Thebaultà franceinfo
La semaine dernière Airbus a suscité un début de polémique après s'être procuré 20 000 masques pour ses salariés, alors que les hôpitaux peinent à en trouver. Deux millions et demi de masques doivent arriver cette semaine de Chine et la direction du groupe promet que l'essentiel de ces protections vont être offertes aux hôpitaux et aux soignants qui en ont besoin.
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