Coronavirus : l'enseigne Carrefour vend-elle des flacons de gel hydroalcoolique de LVMH destinés aux hôpitaux ?
Un post Twitter repris plusieurs milliers de fois met en cause Carrefour pour la mise en vente et le prix de flacons fabriqués par LVMH qui devaient être destinés à l'hôpital public. Si ces produits ont bien été retrouvés dans les rayons d'un supermarché, l'enseigne évoque une erreur isolée.
Les flacons de gel hydroalcoolique fabriqués par LVMH semblaient être destinés aux hôpitaux. Pourtant, un post Twitter, mardi 26 mai, affirme qu'ils ont été vendus dans les rayons d'un Carrefour City à Toulouse (Haute-Garonne). Photo à l'appui, son auteur met en cause l'enseigne de grande distribution pour la mise en vente et le prix des flacons. LVMH est également pointé du doigt pour avoir fourni ces flacons au supermarché. Le message a été partagé plusieurs milliers de fois sur le réseau social. La Cellule Vrai du Faux vous explique pourquoi c'est plus compliqué que cela.
Du gel hydroalcoolique fabriqué par @LVMH qui en a fait don aux hopitaux (ne peut être vendu précisé sur l’etiquette) et qui se retrouve dans les rayons d'un @CarrefourFrance City à un prix non réglementaire ! cc @bompard @dgccrf pic.twitter.com/16Lo9Xycfx
— François-Loïc Pichard (@flpichard) May 26, 2020
Carrefour reconnaît une "erreur humaine"
Les flacons de gel hydroalcoolique produits par LVMH ont bien été mis en vente dans un Carrefour City de Toulouse, mardi 26 mai. Une porte-parole de l'enseigne a précisé qu'il s'agissait "d'une erreur humaine venant du franchisé" et donc d'un magasin particulier. Le liquide était destiné "aux collaborateurs de Carrefour et non pas aux clients". Elle a ajouté que "les flacons ont été retirés des rayons ce matin" et que "le produit n'aurait jamais dû se retrouver en vente dans un magasin".
Par ailleurs, sur la photo, on lit clairement le prix unitaire de 9,50 euros auquel ont été vendus les gels hydroalcooliques. Au-dessus, malgré le reflet sur l'étiquette, on arrive à déchiffrer la contenance des flacons. Cette bouteille de 50 cl est vendue trop cher par rapport au décret du 11 mai 2020. Ce dernier fixe le prix maximal de vente de gel hydroalcoolique à 13,19 euros par litre. Le flacon n'aurait donc pas dû dépasser les 6,50 euros. Ici, le prix est majoré de trois euros par rapport à ce que prévoit le décret.
LVMH n'a pas fourni uniquement les hôpitaux
Au début de la crise sanitaire en France, le groupe LVMH, comme beaucoup d'autres entreprises, a décidé d'apporter un soutien logistique aux services publics et notamment aux hôpitaux. Dans un communiqué de presse du 15 mars 2020, le groupe annonce que les différentes branches du groupe se sont mobilisées pour fournir "des quantités importantes de gel hydroalcoolique". Cependant, bien que l'hôpital public et l'AP-HP soient en effet prioritaires, LVMH a aussi indiqué répondre aux besoins d'autres structures comme la préfecture de police parisienne, Air France et la grande distribution.
Le 29 mars, Marc-Antoine Jamet, secrétaire général de LVMH, a déclaré : "On a commencé à livrer l’AP-HP, puis la préfecture de police, puis les grands distributeurs, puis la France." Depuis le début de la crise, le groupe de Bernard Arnault dit avoir fourni 380 000 litres de liquide hydroalcoolique.
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