Coronavirus : Jérôme Salomon défend son bilan devant la commission d'enquête
"Nous avons toujours suivi les recommandations internationales", notamment de l'OMS, a-t-il assuré concernant les masques.
Masques, tests, préparation du pays aux crises sanitaires... Le directeur général de la Santé Jérôme Salomon a défendu pied à pied, mardi 16 juin, la stratégie des autorités devant la commission d'enquête parlementaire destinée à "tirer les leçons" de la crise du coronavirus.
"Le monde entier a été surpris par cette crise inédite, massive, brutale, mondiale", a-t-il souligné à l'Assemblée nationale, assurant qu'aucun pays ne pouvait "se targuer d'avoir été prêt et d'avoir parfaitement géré cette pandémie".
Le spécialiste des maladies infectieuses, un des visages de la crise sanitaire avec ses points presse quotidiens, ouvrait le bal des auditions d'une commission qui ne sera "ni un tribunal populaire ni un feuilleton télévisé", a répété en ouverture sa présidente Brigitte Bourguignon (LREM), également présidente de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée.
Les masques : sujet central
Beaucoup de questions ont tourné autour des masques, "au coeur des interrogations de nos concitoyens et des soignants", selon Eric Ciotti, député (LR) des Alpes maritimes et rapporteur de la commission.
Jérôme Salomon a retracé la chronologie des stocks stratégiques d'Etat de ces équipements de protection, commandés massivement au moment de la menace de grippe H1N1 puis détruits en partie après un audit de 2017 ayant conclu au mauvais état d'une majorité d'entre eux. Une commande de 100 millions de masques est alors passée fin 2018, avec décision d'évoluer "vers un stock dynamique, tournant", plutôt qu'un stock massif "dormant".
Mais avec l'irruption de la pandémie en France, les besoins pour les soignants sont passés brutalement de 3 à 5 millions par semaine à 30 voire 40 millions, alors que tous les pays voyaient aussi leurs besoins augmenter et que le principal pays producteur, la Chine, voyait son économie paralysée, a-t-il souligné.
Quant aux masques pour le grand public, "nous avons toujours suivi les recommandations internationales", notamment de l'OMS, a assuré le directeur général de la Santé, accusé par Jean-Christophe Lagarde (UDI) de "mensonge d'Etat" pour avoir assuré le 18 mars qu'il n'y avait "pas de sens à porter ce masque" dans la rue "pour les personnes non contaminées".
Le président du conseil scientifique prochainement entendu
Concernant les tests de dépistage, il a défendu l'arrêt du dépistage systématique le 14 mars au profit d'une "surveillance syndromique" et d'un diagnostic basé sur les symptômes, expliquant que cela ne changeait rien à la prise en charge des patients.
La commission entendra mercredi l'ancien patron de Santé publique France François Bourdillon et Geneviève Chêne, qui lui a succédé en novembre. Suivra, jeudi, Jean-François Delfraissy, le président du conseil scientifique, dont les avis ont incité le gouvernement à décréter le confinement puis guidé sa fin progressive.
Viendra ensuite le tour de deux anciens directeurs généraux, des scientifiques, dont le controversé professeur marseillais Didier Raoult, et des politiques, après le second tour des élections municipales, avec Agnès Buzyn, ex-ministre de la Santé, et plusieurs de ses prédécesseurs.
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