Coronavirus : baccalauréat, municipales, pénurie de masques... Ce qu'il faut retenir de l'intervention télévisée d'Edouard Philippe de jeudi soir
Le Premier ministre était l'invité d'une émission spéciale sur TF1.
"J'ai toujours au fond de moi la conviction que notre pays peut faire face à ce défi, parce que c'est un grand pays." Le Premier ministre s'est une nouvelle fois exprimé à la télévision, jeudi 2 avril, alors que la France attend avec fébrilité le pic de l'épidémie de coronavirus. Moyens dans les hôpitaux, rappel de l'importance des mesures prises face à l'épidémie, future levée du confinement, épreuves du baccalauréat perturbées... Franceinfo détaille ce qu'il faut retenir de cette nouvelle prise de parole du chef du gouvernement.
Sur le confinement : "Il ne doit pas y avoir de départs en vacances"
Interrogé sur le respect des mesures de confinement, Edouard Philippe en a appelé au civisme des Français. "La pire des choses, ce serait que cette discipline (du confinement) se fragilise au fur et à mesure du temps, a-t-il déclaré. Rester chez soi, c'est aider les soignants. Certes, ce sont les vacances à partir de samedi dans certaines régions de France. Mais le virus n'est pas en vacances."
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@EPhilippePM sur le #confinement et les #vacances :
"Certes, c'est le printemps, (...) mais le virus n'est pas en vacances"
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"Il ne doit pas y avoir de départs en vacances", a-t-il ajouté, en mettant en garde les candidats au voyage : "ll y aura des contrôles." "Le confinement, ce n'est pas se déplacer en France pour essayer de passer un moment moins difficile que chez soi."
Sur les capacités de la France : "La digue va tenir"
"Nous sommes dans un combat long, dur, la digue tient, nous devons tous ensemble faire en sorte qu'elle continue à tenir", a lancé le locataire de Matignon, après avoir rendu un hommage au personnel soignant mobilisé dans toute la France.
#Coronavirus : les hôpitaux tiennent-ils le choc ?
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"Nous sommes dans un combat long, dur, la digue tient, nous devons tous ensemble faire en sorte qu'elle continue à tenir"
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Sur le nombre de lits de réanimation : un nouveau plateau "ultra-moderne" dans le Val-de-Marne
Pour que la France puisse disposer d'assez de moyens pour affronter l'épidémie, la France a déjà multiplié le nombre de lits en réanimation par 2,5. Mais comme chaque lit compte, Edouard Philippe a annoncé avoir "accéléré l'ouverture d'un plateau ultra-moderne" à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne). Ce plateau pourra accueillir "86 patients supplémentaires", "à partir du milieu du mois d'avril". "Notre objectif a été de transformer des lits en lits de réanimation en les équipant de respirateurs et du matériel nécessaire", a-t-il précisé.
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@EPhilippePM annonce l'ouverture "d'un plateau ultra-moderne à l'hôpital Henri Mondor à Paris" avec 86 places supplémentaires, mi-avril.
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Sur les stocks de médicaments : "Les tensions et les inquiétudes des soignants sont réelles"
Edouard Philippe a dressé un tableau inquiétant. "Il y a partout dans le monde des tensions très fortes sur l'approvisionnement pour un certain nombre de molécules et de médicaments", a-t-il déclaré. Mais il a assuré qu'un "certain nombre de molécules indispensables pour les soins de réanimation" est "en stock suffisant soit dans les hôpitaux qui ont en général une consommation très importante, soit chez les industriels".
Toutefois, il a reconnu que "pour certains médicaments, les stocks sont plus limités et les tensions sont réelles". Eviter une pénurie de ces médicaments, "c'est ma priorité numéro un en ce moment, a affirmé le Premier ministre.
Pour certains médicaments, les stocks sont plus limités et les tensions sont réelles. C’est ma priorité numéro 1 en ce moment : nous nous battons, heure après heure, pour répondre à l'augmentation inouïe de la consommation. #COVID19 pic.twitter.com/TnSbyeRVFb
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Sur le déconfinement : "Ce n'est pas pour demain matin"
Alors que des scénarios de sortie du confinement se dessinent, Edouard Philippe s'est montré ferme, une nouvelle fois. "Je comprends l'impatience mais je veux dire très clairement aux Français que le déconfinement, ce n'est pas pour demain matin", a-t-il tranché. "Le confinement est aujourd'hui la règle et c'est le cas au moins jusqu'au 15 avril et probablement plus longtemps", a-t-il déclaré, sans davantage de détails.
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@EPhilippePM sur le #déconfinement :
"On commence à s'interroger sur le déconfinement et je comprends l'impatience, mais je veux dire très clairement aux Français que le déconfinement, ce n'est pas pour demain matin"
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"Ce qui est à peu près acquis, c'est que ce déconfinement ne pourra se faire que de façon progressive, a avancé le Premier ministre. Pourquoi ? Pour éviter qu'ensuite, nous soyons frappés par une deuxième vague."
Sur le baccalauréat : "Il ne se déroulera pas dans des conditions normales"
Ce n'est plus une surprise : les épreuves du baccalauréat vont être perturbées. Mais à quel point ? "Ce qui est acquis, c'est que [les élèves] ne pourront pas passer les épreuves du bac dans des conditions normales. Il est acquis définitivement que les épreuves ne pourront pas se dérouler au mois de juin comme d'habitude, ni au mois de juillet", a rappelé le Premier ministre.
Le Premier ministre a laissé entendre que le baccalauréat 2020 pourrait mêler contrôle continu et éventuellement une épreuve sur table. Néanmoins, Edouard Philippe n'a pas caché qu'il penchait, à titre personnel, pour une prévalence du seul contrôle continu.
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@EPhilippePM sur les épreuves du #BAC2020 :
"Soit elles auront lieu sur le fondement du contrôle continu (...) soit un contrôle continu complet"
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Le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, doit présenter vendredi les modalités exceptionnelles retenues pour le baccalauréat 2020.
Sur les élections municipales : le second tour pourrait avoir lieu à l'automne
Le gouvernement a décidé de sanctuariser les résultats du premier tour des élections municipales et de reporter le second. L'exécutif compte, pour l'instant, l'organiser le 21 juin. La décision sera tranchée le 23 mai. "Si on fait le constat que ce n'est pas possible (...) alors il faudra décaler les élections, peut-être en octobre, peut-être après", a reconnu le Premier ministre.
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@EPhilippePM sur 2nd tour des élections municipales :
On saura le 23 mai s'il est possible de l'organiser le 21 juin. "Si on fait le constat que ce n'est pas possible (...) alors il faudra décaler les élections, peut-être en octobre, peut-être après." pic.twitter.com/LQgC56nkG2
Sur l'approvisionnement en masques : "Il faut maintenant obtenir les livraisons"
La polémique sur la pénurie de masques de protection en France ne risque pas de s'éteindre. Mais le Premier ministre est resté droit dans ses bottes. "L'augmention des capacités nationales de production (de masques) a été décidée en janvier", a-t-il déclaré. "Dès le début, ce qui a motivé nos choix, c'est la certitude que nous savions qu'il était possible d'assurer l'approvisionnement des soignants", a-t-il affirmé. Mais avec l'arrivée de l'épidémie, notamment en Alsace, les autorités se sont "rendu compte que la consommation était plus élevée."
Face à ce manque et face à l'urgence, la France a commandé un milliard de masques auprès de la Chine. "Nous avons passé les commandes, il faut maintenant obtenir les livraisons (...) Nous nous heurtons parfois à des difficultés", a concédé Edouard Philippe.
Rappelant que l'Hexagone n'était pas totalement démuni de moyens de production, il a rappelé que des pays connaissaient des difficultés plus importantes que la France. "Il y a quatre producteurs en France de masques chirurgicaux, c'est peu, mais c'est déjà ça. Il y a des pays dans lesquels il n'y a plus de producteurs de masques et ils se retrouvent dans une situation plus délicate que nous", a-t-il déclaré.
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@EPhilippePM sur les masques :
"Il y a 4 producteurs en France de masques chirurgicaux, c'est peu, mais c'est déjà ça. Il y a des pays dans lesquels il n'y a plus de producteurs de masques et ils se retrouvent dans une situation plus délicate que nous" pic.twitter.com/LL5c8wUf9y
Sur la prime versée aux travailleurs toujours en poste : "Une aide indirecte de l'Etat"
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a appelé les entreprises à verser une prime aux salariés présents sur leur lieu de travail. "Elle sera versée par les employeurs du privé et sera désocialisée. C'est une aide indirecte de l'Etat", a insisté Edouard Philippe. Le Premier ministre a également mentionné "un geste financier significatif" pour "les fonctionnaires en première ligne", sans plus de précision.
En conclusion, le chef du gouvernement a reconnu qu'il pouvait lui arriver de faire des erreurs. "Il peut m'arriver de me tromper", a-t-il lâché, soulignant qu'il était contraint de prendre des décisions sur le fondement d'informations "incomplètes" et "contradictoires".
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