Coronavirus : aux Philippines, les crucifixions catholiques annulées pour éviter la propagation
Chaque année, une dizaine de personnes se fait clouer sur une croix à l'occasion du Vendredi saint.
Aucune crucifixion n'aura lieu en avril aux Philippines afin d'empêcher la propagation du nouveau coronavirus. Les autorités ont annoncé la mesure anti-épidémie jeudi 12 mars, au grand dam de la poignée de jusqu'au-boutistes catholiques, qui, chaque année, revivent dans leur chair la Passion du Christ à l'occasion du Vendredi saint.
Les Philippines comptent 80 millions de catholiques qui, pour la plupart, célèbrent à l'église en famille le Vendredi saint, le jour où Jésus Christ mourut, selon la tradition, sur la croix. Mais dans certaines régions de l'archipel, des fidèles croient que la souffrance peut permettre d'expier les péchés ou d'obtenir une intervention divine. Une dizaine de personnes décident donc chaque année de se faire clouer sur une croix le Vendredi saint dans la région de San Fernando, au nord de Manille.
Quarante-neuf malades dans l'archipel
Cette pratique est condamnée par la Conférence des évêques catholiques des Philippines. Ce n'est cependant pas l'institution qui aura eu raison de ce spectacle sanglant qui est une attraction touristique majeure, mais le coronavirus, qui a infecté 49 personnes dans l'archipel, selon les chiffres officiels.
Les autorités locales ont en effet décidé d'annuler les festivités du 10 avril pour dissuader les gens de se rassembler, et réduire les risques de propagation du virus. "Ce n'est pas manquer de respect pour les croyances et les pratiques religieuses", a expliqué dans un communiqué le maire de San Fernando, Edwin Santiago. "Ce que nous faisons au contraire, c'est protéger les fidèles et leurs familles contre la maladie."
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