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Coronavirus : aux Etats-Unis, une double greffe des poumons sauve une patiente gravement malade

L'espoir de l'équipe est que des patients infectés par le coronavirus et capables de rentrer chez eux, mais ayant souffert une perte permanente des fonctions respiratoires, puissent également un jour bénéficier d'une greffe.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des infirmières de l'hôpital Northwestern à Chicago (Etats-Unis), dans un service de soins intensifs, le 27 mai 2020. (LAURA BROWN / NORTHWESTERN MEDICINE / AFP)

C'est la première greffe de ce type aux Etats-Unis. Une femme d'une vingtaine d'années, dont les poumons avaient été détruits de façon "irréversible" par le Covid-19, a reçu une double greffe des poumons. "Ses poumons ne montraient aucun signe de rétablissement, ils avaient même commencé à développer une fibrose terminale", a déclaré, jeudi 11 juin, Ankit Bharat, chef de la chirurgie thoracique à l'hôpital Northwestern de Chicago. Cela correspond à des dommages irréparables des tissus pulmonaires.

La patiente est une femme hispanique qui était auparavant en bonne santé, mais le coronavirus l'a rendue gravement malade. Elle a dû passer six semaines dans le service de soins intensifs, intubée par un respirateur artificiel et reliée à une machine appelée ECMO, qui remplace de facto le coeur et les poumons pour oxygéner et faire circuler le sang dans le corps. De grands trous étaient apparus dans son poumon gauche, ouvrant la voie à une infection bactérienne. Ces cavités laissent les médecins perplexes, tant ils sont spécifiques au Covid-19. D'autant plus que de tels dommages irréversibles aux poumons sont extrêmement rares pour une personne de son âge.

Une opération longue et "très difficile"

L'opération, qui a eu lieu le 5 juin, a duré 10 heures et fut "très difficile", selon le chirurgien Ankit Bharat, car les poumons s'étaient avec la maladie comme collés aux structures environnantes du corps. Ils ont donc été difficiles à prélever. Ordinairement, pour les dizaines de greffes qu'il effectue chaque année, la procédure prend environ six heures. Mais la réussite montre que ce type de greffe est possible et sûre, se réjouit le médecin.

La patiente, qui préfère garder l'anonymat, est consciente aujourd'hui mais reste sous respirateur. Elle a pu voir sa famille par appel vidéo, selon Ankit Bharat. Elle restera intubée le temps qu'elle regagne ses forces après l'épreuve physique qu'elle a subie, probablement plusieurs semaines. Il a fallu attendre, pour réaliser la greffe, que la patiente teste négatif pour le coronavirus, et que ses organes retrouvent un fonctionnement suffisant, afin qu'elle ait une chance réaliste de survie. "Nous avons souvent dû réagir très vite, jour et nuit, pour l'aider en oxygénation et soutenir ses autres organes pour qu'elle puisse supporter la greffe", précise une autre spécialiste des soins critiques de l'hôpital Northwestern.

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