"Une première", "une étape nouvelle", "un signal d'unité" : le plan de relance européen post-coronavirus salué par les observateurs
Au bout de cinq jours de discussions, Emmanuel Macron et les autres dirigeants nationaux de l’Union européenne sont arrivés mardi à un accord sur le plan de relance de 750 milliards d’euros.
Après cinq jours de négociations, les 27 pays de l'Union européenne se sont entendus mardi 21 juillet à Bruxelles pour un plan post-coronavirus de 750 milliards d'euros destinés aux pays européens ayant le plus souffert de la crise du Covid-19. Un accord qualifié d’"historique" et dont se félicitent l’ensemble des observateurs et spécialistes invités à réagir sur franceinfo.
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A commencer par Sylvain Kahn, pour qui "l'Europe est en train de devenir un État". Selon l’historien-géographe, professeur à Sciences Po Paris, et auteur en 2018 d’une Histoire de la construction de l’Europe depuis 1945 aux éditions PUF, "la grande nouveauté", avec cet accord, "c'est que tout d'un coup, on se rend compte que l'État européen existe et qu'il existe, non pas en substitution, mais en plus des États membres qui sont des États-nations membres de l'Union européenne."
Du "positif" mais aussi "quelques regrets"
"C’est une réponse ponctuelle à une crise exceptionnelle" mais "je n’ai pas de doute qu’on en tirera des leçons", a commenté de son côté l’économiste Jean Pisani-Ferry, professeur à Sciences-Po et auteur du programme d’Emmanuel Macron lors de sa campagne présidentielle. "On a brisé deux tabous importants, l'un sur l'endettement et l'autre sur les transferts", a-t-il commenté. "C'est un accord qui est quand même très positif", a ajouté Jean Pisani-Ferry, senior fellow au centre Bruegel à Bruxelles, "même s’il y a eu un certain nombre de concessions et quelques regrets" notamment "la concession qui a été faite à la Hongrie sur la conditionnalité relative à l'État de droit dans les pays bénéficiaires".
"C'est une première. Une étape nouvelle dans la construction européenne. Après la monnaie unique, après le marché intérieur, les 27 ont décidé qu'il y aurait un endettement commun", a réagi Pascale Joannin, directrice générale de la Fondation Robert Schuman. Selon elle, cet accord représente "un petit pas fédéral en plus" a-t-elle estimé.
Le couple franco-allemand a été très soudé tout au long de la négociation.
Pascale Joannin, de la Fondation Robert Shumanà franceinfo
Enfin pour Yves Bertoncini, président du Mouvement européen en France, ce plan est "un signal d'unité, une avancée de type fédéral. Le consultant en Affaires européennes considère que le plan, fondé sur une dette commune, "sera remboursé assez facilement". Il évoque "un accouchement aux forceps" qui a donné naissance à "un beau bébé", même s'il "n'est pas aussi rose qu'on aurait pu l'espérer".
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