Télétravail : les entreprises et administrations sous pression du gouvernement
Parmi les mesures pour lutter contre l'épidémie de coronavirus, le recours massif au télétravail, recommandé par le gouvernement. Parfois rétives, entreprises et administration, sous la pression gouvernementale, sont forcées de jouer le jeu.
Alors que l'épidémie de coronavirus prend de l'ampleur, le gouvernement demande aux entreprises et administrations de recourir beaucoup plus massivement au télétravail. Il fait pression sur elles pour qu'elles appliquent fermement la règle définie dans le protocole sanitaire : quatre jours de télétravail par semaine minimum, et un jour de présentiel maximum. Une règle valable bien entendu pour les postes pouvant être exercés à distance.
Cédric travaille dans la communication. Il l'affirme : dans son agence, cela fait au moins deux mois que la règle du télétravail n'était plus appliquée ni contrôlée. "C'était simple : on pouvait venir au bureau quand on en avait envie ou besoin", raconte-t-il, "Mon entreprise sait que certains d'entre nous vivent dans de petits appartements et ont parfois besoin d'aller travailler donc il n'y avait pas réellement de règles. On pouvait tous être présents en même temps, en respectant les gestes barrières bien sûr. Les consignes n'étaient pas appliquées."
Un tour de vis dans les entreprises
C'était avant que le Premier ministre ne sonne le tocsin le 18 mars au soir. Depuis, la donne a changé dans l'entreprise de Cédric. "On a reçu un mail vendredi 19 mars nous indiquant clairement que la règle énoncée par le gouvernement allait être la seule et unique règle", explique-t-il, "Et qu'on ne pourrait être présent à l'entreprise qu'une à deux journées par semaine, en respectant un maximum de six personnes présentes en même temps."
Changement de rythme aussi pour Diane qui travaille dans l'édition. Jusqu'au 19 mars, elle allait trois fois par semaine à son bureau, en toute liberté. Désormais, ce sera un jour grand maximum comme l'a annoncé sa direction. "Je suis contente de pouvoir y aller une fois par semaine", confie-t-elle, "J'ai eu très peur de ne plus pouvoir y aller du tout. D'abord parce que j'ai des collègues qui sont en CDD ou en stage donc je ne peux pas les laisser seuls face à leur ordinateur. Ensuite parce que j'ai besoin de me déplacer, d'être active physiquement et de parler avec mes collègues ..."
Les organisations syndicales notent un changement
En matière de télétravail, l'édition et la communication avaient été classé parmi les mauvais élèves par le ministère du Travail. Mais ces dernières heures, la situation est en train de changer. C'est ce que confirme Marie Buard de la CFDT : "Nos militants et nos militantes ont reçu des mails de leurs entreprises qui disent aux salariés de ces secteurs de télétravailler au maximum et de ne revenir que si c'est vraiment nécessaire un jour par semaine. Donc on sent vraiment un changement, oui. Espérons que cela continue, surtout dans les entreprises où les informations ne passaient pas forcément ..." Selon une étude de l'Institut Pasteur, les contaminations au travail représentent 15% des cas de Covid identifiés.
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