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"On a perdu plus de 40% de chiffre d'affaires" : le cirque Alexis Gruss peine à sortir la tête de l'eau à cause du Covid-19

La célèbre compagnie de cirque Alexis Gruss n'a plus donné aucun spectacle depuis le 28 octobre à cause du confinement. Les circassiens, qui réclament des aides financières sur mesure, sont reçu mardi matin au ministère de la Culture.

Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Alexis Gruss, le fondateur de la compagnie de cirque qui porte son nom, ci-contre à Monaco, le 19 janvier 2016.  (VALERY HACHE / POOL / AFP POOL)

"Allez, hop, on avance", lance Firmin Gruss à son cheval. Sous le chapiteau de la célèbre compagnie de cirque Alexis Gruss, installée au Bois de Boulogne, dans le 16e arrondissement de Paris, se déroule la séance d’entraînement quotidienne des chevaux, en famille. Firmin est le directeur de la compagnie. Sur la piste œuvrent sa sœur Maud et son frère Stéphane.

Les sièges autour de la piste sont vides

Autour, les sièges en velours rouges sont vides. Son nouveau spectacle, "Les Folies Gruss", permet au public de profiter de services de restauration et d'animation avant la représentation. Mais il n'a été joué que cinq fois : la compagnie n'a joué aucun spectacle depuis le 28 octobre à cause du confinement imposé par le gouvernement pour lutter contre le coronavirus Covid-19. Aussi, les frères Gruss sont reçus mardi 24 novembre au cabinet de Roselyne Bachelot, la ministre de la Culture, pour y rendre compte de leurs difficultés économiques liées à la crise sanitaire et demander des aides sur mesures.

Pour l'instant, public ou pas, l'activité ne s'arrête pas sur scène. "Tous les matins, dès 7h30, on est au boulot, sourit Firmin Gruss. Même le maréchal est là aujourd'hui !" "On travaille toujours les pieds des chevaux, indique celui-ci. Car confinement ou pas, les pieds des chevaux poussent et il leur faut un suivi régulier."

Deux millions d'euros de perte

Depuis le début de la crise sanitaire, la baisse du chiffre d'affaires représente une perte d'environ deux millions d'euros. Un coup dur pour Maud Florès, la responsable des écuries. "On a travaillé toute l'année pour présenter un nouveau spectacle, explique-t-elle. C'est vrai que pour chaque membre de la famille, c'est un peu lourd. Et on a bien sûr beaucoup d'inquiétudes pour l'avenir." Car il y a les charges à payer et les bêtes à entretenir.

"Un cheval coûte 1 200 euros par mois pour notre compagnie, calcule Firmin Gruss. Comme il y en a cinquante, cela veut dire que ça fait 60 000 euros par mois. C'est pour cela que notre compagnie est aujourd'hui en difficulté : le chômage partiel pour les artistes et le personnel, c'est une chose. Mais après, il y a tous ces frais incompressibles." Pour la compagnie, qui compte 80 salariés, c'est la loi des séries.

Grèves, "gilets jaunes", Covid...

"Cela fait quatre ans que cela va mal, poursuit Firmin Gruss. Parce qu'on a vécu les attentats. Ça nous a fait des charges aussi supplémentaires. Il a fallu augmenter la sécurité à l'accueil du public. Ensuite, il y a eu les "gilets jaunes". Deuxième hiver compliqué. Et puis, l'an passé, les grèves. On a perdu plus de 40% de chiffre d'affaires sur la saison parisienne. Et là, la cerise sur le gâteau, le Covid-19 qui vient nous sinistrer." 

Au ministère de la Culture, son frère Stéphane et lui réclameront des aides d'urgence, une refonte de leur statut et la reconnaissance du savoir-faire équestre spécifique de la compagnie familiale.

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