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Déplacements restreints vers l'Outre-mer : "Quasiment le même impact qu'un confinement" pour les compagnies aériennes Air Caraïbes et French Bee

Marc Rochet, président des compagnies aériennes Air Caraïbes et French Bee, réagit samedi sur franceinfo aux nouvelles annonces gouvernementales restreignant les déplacements internationaux. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un avion Air Caraïbes sur le tarmac d'Orly. (ERIC PIERMONT / AFP)

"C'est très dur à porter", a réagi sur franceinfo samedi 30 janvier Marc Rochet, président des compagnies aériennes Air Caraïbes et French Bee, au lendemain de nouvelles annonces gouvernementales restreignant les déplacements internationaux pour tenter d'enrayer la pandémie de Covid-19. Tous les déplacements en provenance et en direction des territoires ultramarins seront également soumis à des attestations de motifs impérieux.

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"La priorité de nos compagnies, c’est d'abord de traiter le moment présent", a expliqué Marc Rochet. "Il y a beaucoup de gens qui sont à l’heure actuelle outre-mer à la Réunion, à la Martinique, en Guadeloupe, à Tahiti. Il va nous falloir les ramener chez eux. On ne peut pas se soustraire à cette tâche et on va essayer d'appliquer avec discernement les mesures qui sont prises, mais aussi avec une certaine tolérance, nous l'espérons, pour que les gens puissent au moins rentrer à domicile."

Une unité de test PCR à Orly

Les voyageurs qui se rendent outre-mer ou en métropole depuis l'étranger doivent fournir un test PCR négatif. "Il y a des endroits où c'est applicable. Au départ de Paris, par exemple, pour les habitants de la Guadeloupe qui veulent rentrer chez eux, il n'y a plus trop de problèmes pour se faire faire un test PCR. Nous avons nous-mêmes, Air Caraïbes, mis notre propre unité de test PCR à l'aéroport d'Orly. Mais pour ceux qui sont dans des directions ou des destinations un peu plus délicates, je pense par exemple aux gens qui sont partis en vacances en République dominicaine ou en Haïti, c'est plus compliqué", reconnaît Marc Rochet.

"Si les mesures sont simples et lisibles, la grande majorité, pour ne pas dire la totalité de nos clients, les respectent, comme pour les autres transporteurs aériens. Ce qui est difficile à comprendre, c'est pourquoi des mesures plus sévères pour l'aérien que pour le routier ou le trafic ferroviaire pour l’Europe proche ?", s’interroge le président d’Air Caraïbes et French Bee.

Nous avons déjà subi deux confinements. Nous subissons aujourd'hui une période qui, en termes de transport aérien, revient quasiment au même impact que ce que nous subissons avec un confinement.

Marc Rochet

à franceinfo

"Cela veut dire probablement à nouveau un mois, un mois et demi de quasi arrêt de nos opérations. Air Caraïbes, French Bee et son actionnaire le groupe Dubreuil sont des compagnies robustes. On peut traverser encore cette période, mais elle va nous handicaper sérieusement. Elle va nous coûter beaucoup d'argent et ce que l'on veut faire, c'est être prêt à redécoller parce qu'il va bien falloir sortir de cette crise. Nous portons l'espoir que, par exemple cet été, on puisse effectivement retrouver des niveaux de trafic passagers satisfaisants."

En attendant, Marc Rochet assure qu’il ne devrait pas y avoir de conséquence sur l’emploi : "Nous avions signé avec tous nos syndicats y compris les pilotes, les hôtesses de l'air, les agents du sol, des accords dits APC, accords de performance collective, il y a presque un an, au mois de mai l'année dernière. Tout le monde a baissé sa rémunération, y compris les dirigeants, y compris tous les personnels. Nous avons pris l'engagement de ne pas réduire nos effectifs pour les deux ans qui viennent. Encore une fois, pour être prêt au décollage. On est solidaire d'un effort, on doit être solidaire dans l’avenir".

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