Covid-19 : les départements très inégaux face aux conséquences économiques de l'épidémie
Les départements vivant du tourisme ainsi que les grandes villes sont particulièrement touchés.
Un virus révélateur des inégalités. L'épidémie de Covid-19 a engendré une "géographie de crise inédite", avec des répercussions économiques très différentes des confinements selon les départements, rapporte l'Insee jeudi 29 avril dans son ouvrage La France et ses territoires.
"Les départements qui sont les plus affectés, sont les départements touristiques, du Sud, de montagne, les Dom, selon le moment du confinement (...), ainsi que les départements urbanisés, et là c'est une nouveauté", car ils sont traditionnellement moteurs de l'emploi avec leurs activités de service, souligne Christine Charton, co-autrice de l'étude.
"A l'inverse, les départements ruraux du Centre, finalement peu touristiques, ou ceux de l'Ouest, orientés vers des industries agro-alimentaires ont été davantage préservés", ajoute-t-elle.
Les départements de montagne très touchés
L'institut a analysé l'évolution du volume d'heures rémunérées, du recours au chômage partiel, des transactions par cartes bancaires ou des mouvements de population depuis le début de la crise. D'abord, le confinement du printemps a touché les départements de montagne, en mettant fin "brutalement" à la saison touristique hivernale, et "les départements industriels où est implantée la fabrication de matériels de transports", comme le Haut-Rhin, le Doubs (automobile) ou la Haute-Garonne (aéronautique), souligne l'Insee.
L'activité plonge aussi dans les départements touristiques du littoral sud-est. Même chose en Ile-de-France, par exemple en Seine-et-Marne où se situe Disneyland Paris, et dans la capitale, où se ressent l'absence de touristes internationaux et l'arrêt des voyages d'affaires.
L'été sera un interlude plus dynamique pour les territoires touristiques, avec des exceptions, comme la Corse, certains territoires des outre-mer ou Paris "où de nombreux étudiants ne sont pas revenus et où les touristes d'affaires ou de loisirs restent rares", détaille l'Insee. Le Doubs et la Haute-Garonne restent touchés par le ralentissement de la fabrication de matériels de transports.
Paris affecté durant les deux confinements
Le deuxième confinement décidé fin octobre continue de toucher particulièrement Paris et replonge les départements de montagne dans la difficulté. Le Haut-Rhin et le Bas-Rhin sont eux victimes de l'annulation des marchés de Noël.
Dans les départements les moins affectés par la crise, "les handicaps d'hier, comme le vieillissement de la population ou la faible densité de peuplement, ont paradoxalement amorti les effets de la crise", estime l'Insee.
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