Covid-19 : le reconfinement total de l'Angleterre accepté avec "flegme", selon un ex-député conservateur
"2021 ne commence pas comme on le voudrait", "on est un peu tristes" mais "on l'accepte", a commenté Dominic Grieve alors qu'un "lock down" a été décrété jusqu'au mois de mars en raison de l'épidémie.
"On est un peu tristes, mais on l'accepte", a réagi l'ex-député conservateur britannique Dominic Grieve mardi 5 janvier sur franceinfo, alors que le Premier ministre Boris Johnson a annoncé lundi soir le reconfinement total de l'Angleterre, au moins jusqu'en mars, face à la flambée des cas de Covid-19. Selon Dominic Grieve, les Britanniques vivent cette situation avec "flegme" : "Nous acceptons que ce soit une situation difficile."
franceinfo : Comment vos concitoyens ont accueilli cette annonce du Premier ministre Boris Johnson hier soir ?
Dominic Grieve : On est un peu triste, mais on l'accepte. D'ailleurs, on savait que c'était inévitable depuis la dernière semaine, à la vue de la montée des infections. C'est embêtant. C'est particulièrement embêtant pour les jeunes et pour les parents. Et bien sûr, l'isolement pour ceux qui sont les plus âgés, c'est très pénible. Mais voilà, c'est la fin de la fin de la période de Noël et 2021 ne commence pas comme on le voudrait.
"Les sondages montrent que 79% de la population trouve que c'est la bonne décision et espère qu'avec la vaccination nous en sortirons d'ici quatre ou cinq semaines."
Dominic Grieve, ex-député conservateur britanniqueà franceinfo
C'est de la résignation ou de l'inquiétude face à cette vague due en partie au nouveau variant du virus ?
C'est de la résignation. Je n'ai pas l'impression que les gens soient particulièrement inquiets. Il y a une tranche de la population qui est irritée par les restrictions, qui ne veulent pas qu'on arrête tout, il y en a une autre qui accepte, mais je n'ai pas impression d'une grande inquiétude. Et il n'y en avait pas non plus pendant l'été quand nous avons eu le premier "lockdown" [confinement en anglais].
Le Royaume-Uni est le pays européen qui vaccine le plus. Le gouvernement français, lui, est sous le feu des critiques en raison des lenteurs de la campagne de vaccination. Quel regard portez-vous sur ces deux situations parallèles ?
Nous avons eu l'avantage d'approuver le vaccin en premier, et ça vient du fait que nous ne faisons plus partie de l'Union européenne. Cela dit, c'est une légère avance, je ne pense pas que ça fera une grosse différence. D'ici un mois, j'espère qu'une tranche substantielle de la population européenne sera vaccinée.
Y a-t-il une polémique sur le fait que vous ayez choisi d'espacer de plusieurs mois les deux doses du vaccin ?
Il y a eu un débat, mais c'est un débat qui n'est pas particulièrement violent. Sur toutes ces questions, je crois que les Britanniques ont certainement toujours un peu de flegme. Nous acceptons que ce soit une situation difficile. Même ceux qui sont de très vifs critiques à l'égard du gouvernement sur d'autres sujets ne le critiquent pas particulièrement là-dessus, bien que Boris Johnson ait tout de même reçu quelques critiques au sujet des zigzags, des changements de direction qu'il a opérés.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.