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Covid-19 : il faut "revenir à un confinement assez strict, pour ne pas dire très strict", demande un médecin réanimateur

Djillali Annane, chef du service de réanimation de l'hôpital Raymond Poincaré de Garches, dans les Hauts-de-Seine, estime mercredi sur franceinfo revivre "la même situation critique" qu'il y a un an, avec la nécessité d'une "priorisation des patients que l'on admet à l'hôpital et que l'on admet en réanimation".

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L'hôpital Raymond Poincaré de Garches, dans les Hauts-de-Seine, le 14 août 2015. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

"Il me semble qu'il n'y a pas d'autre choix que celui-ci : revenir à un confinement assez strict, pour ne pas dire très strict, de façon à casser la dynamique épidémique du coronavirus Covid-19", a déclaré mercredi 24 mars sur franceinfo Djillali Annane, chef du service de réanimation à l'hôpital Raymond Poincaré de Garches, dans les Hauts-de-Seine. "Les mesures en place aujourd'hui, on le constate objectivement et concrètement, sont insuffisantes pour enrayer la machine virale, il faut prendre des mesures supplémentaires."

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Comme tous ses confrères d'Ile-de-France, le Pr Djillali Annane alerte sur "la situation très critique" dans son service de réanimation. "Il n'y a plus quasiment plus de lits disponibles. Les nouveaux lits qu'on essaie d'ouvrir sont pris pratiquement dans l'heure qui suit par un nouveau patient et les sollicitations sont plus nombreuses que les places disponibles". Il estime revivre "la même situation critique" qu'il y a un an, avec la nécessité d'une "priorisation des patients que l'on admet à l'hôpital et que l'on admet en réanimation".

"La situation que vit l'Ile-de-France, d'autres régions vont à leur tour la vivre au fur à mesure que le variant britannique va continuer de se propager dans ces autres régions."

Pr Djillali Annane

à franceinfo

Le médecin de l'hôpital de Garches souligne par ailleurs "la transformation du visage de l'épidémie" avec une "baisse de l'âge moyen des patients hospitalisés en réanimation." "Il y a un mois environ, les patients de la tranche d'âge 20-40 ans représentaient un patient sur 20 en réanimation environ, depuis une semaine ils représentent un patient sur dix, développe le praticien. La part dans les formes sévères admises en réanimation des jeunes de la tranche d'âge 20-40 ans est en train d'augmenter et majoritairement, les patients sont âgés de moins de 60 ans aujourd'hui dans les services de réanimation." Il attribue cette évolution au variant britannique qui représente désormais 90% des patients hospitalisés dans son établissement.

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