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Covid-19 : au Liban, ruée sur les magasins d'alimentation avant un reconfinement strict

À partir de jeudi, les Libanais ne pourront pas sortir de chez eux pendant 11 jours minimum. Mêmes les magasins d'alimentation seront fermés.

Article rédigé par Aurélien Colly
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les gens font leurs courses dans un supermarché de Beyrouth avant un confinement strict en raison de la propagation du Covid-19, le 12 janvier 2021. (JOSEPH EID / AFP)

L'ambiance est chaotique dans un supermarché de Beyrouth avant la mise en place d'un confinement strict dans tout le pays. À peine remplis, les rayons sont vidés : "Le fromage, le jambon, les pommes de terre", énumère un client. On fait la queue dehors car il y a trop de monde à l'intérieur, et on fait la queue dedans car les caddies débordent. 

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Au Liban, les contaminations ont explosé ces derniers jours. Pour tenter de ralentir cette progression alors que le système de santé est saturé, tout le pays va être reconfiné pour la période allant du jeudi 14 au 25 janvier, avec un interdiction de sortir de chez soi toute la journée. Même les magasins d’alimentation vont devoir fermer, les Libanais se ruent donc dans les supermarchés pour faire des provisions.

"C'est de la faute du gouvernement"

"J'ai fait mes courses en deux temps. J'ai acheté hier et encore aujourd'hui", explique Youssef. Il doit aussi ravitailler sa sœur, une infirmière récemment contaminée qui est désormais cloîtrée chez elle. "Vous ne pouvez pas blâmer les gens qui viennent chercher ce dont ils ont besoin. C'est de la faute du gouvernement qui ne planifie jamais et qui prend tout le monde de court", s'agace ce quadragénaire. "C'est le gouvernement qu'il faut blâmer aussi, car il n'a pas fait respecter les mesures sanitaires", ajoute-t-il encore, avant de sortir avec une dizaine de sacs dans les mains. 

Moins chargée, plus âgée, mais tout aussi remonté, il y a aussi Amal. Elle en veut à ses compatriotes : "Tout le monde savait qu'on allait arriver à cette situation." Les fêtes de fin d'années, Noël et le jour de l'An, ont été célébrées comme si de rien n'était par beaucoup trop de Libanais et le virus est encore trop souvent considéré comme une fatalité. "C'est la responsabilité des gens qui sont inconscients", explique-t-elle. 

"Il y a encore des gens qui croient que c'est une blague et qu'il n'y a pas de Covid, ou que Dieu nous protège."

Amal, une habitante de Beyrouth

à franceinfo

Dans 24 heures au Liban, il n'y aura plus de queue ni de supermarchés. Le Liban sera à l'arrêt pour onze jours au moins. L'aéroport de Beyrouth, le seul du pays, va rester ouvert mais les conditions d'entrée ont d'ores et déjà drastiquement changé : test PCR et isolement obligatoire à l'hôtel jusqu'aux résultats, qu'on soit Libanais ou étranger.

Hors de question de s'éclipser, témoigne cette Italienne arrivée en début de semaine : "Personne n'a le droit de venir nous chercher à l'aéroport. J'ai été amené en taxi à l'hôtel avec un militaire. Je n'ai pas le droit de sortir. Je dois attendre deux ou trois jours les résultats du test PCR. Si le résultat est positif, je dois rester à l'hôtel deux semaines. Tout ça, c'est moi qui doit payer."

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