Covid-19 : "A mon avis, cette vague aura des effets beaucoup plus forts et le risque de défaillance d'entreprises serait beaucoup plus probable", selon l'OFCE
Éric Heyer, directeur Analyses et Prévisions à l’OFCE, estime par ailleurs que "l'Union européenne a les épaules pour traverser cette nouvelle crise".
"Il y a des raisons de penser que cette deuxième vague pourra être un peu plus grave que la première, parce que la situation des entreprises n'est pas la même aujourd'hui par rapport à avant la crise", a déclaré mercredi 28 octobre sur franceinfo Éric Heyer, directeur Analyses et Prévisions à l’OFCE (Observatoire Français des Conjonctures Économiques) alors que les bourses européennes pâtissent de la crise sanitaire. Mercredi 28 octobre, les bourses de Francfort, Paris et Milan ont dévissé de plus de 3%.
Est-ce que les conséquences de cette deuxième vague seront linéaires par rapport à la première ? Il y a des raisons de penser que cette deuxième vague pourra être un peu plus grave que la première, parce que la situation des entreprises n'est pas la même aujourd'hui par rapport à avant la crise
Eric Heyer, directeur Analyses et Prévisions à l’OFCEfranceinfo
"Avant, nous étions dans une situation relativement confortable pour les entreprises qui n'avaient pas de problème de liquidité ou de solvabilité", ajoute-t-il, "Elles étaient moins endettées, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Ce n'est pas non plus la même situation pour les ménages. Il y aujourd'hui 800 000 destructions d'emploi depuis le début de la crise. On ne commence donc pas au même niveau. Certains ont déjà perdu leur emploi. Et enfin, les finances publiques sont nettement plus dégradées. Donc tout cela fait qu'on ne peut pas considérer qu'on est dans la même situation et que les mêmes mesures auraient les mêmes effets. A mon avis, cette vague aura des effets beaucoup plus forts et le risque de défaillance d'entreprises serait beaucoup plus probable pour la deuxième vague que pour la première."
Une nécessaire action coordonnée entre Commission Européenne et BCE
Concernant les aides européennes, le directeur Analyses et Prévisions à l’OFCE pense que "l'Union européenne a les épaules pour traverser cette nouvelle crise" et ajoute : "D'un point de vue économique, la réponse viendra de l'Europe. D'un point de vue sanitaire, c'est plus compliqué parce que les prérogatives sont nationales, mais au niveau économique et financier la réponse doit venir de l'Europe au sens large. C'est-à-dire, à la fois la Commission européenne mais aussi la Banque centrale européenne (BCE), qui sont deux institutions extrêmement importantes. Il va falloir des plans de relance très coordonnés au niveau européen avec de la solidarité entre les Etats pour ne pas retomber dans le travers de la crise de 2011 des dettes souveraines en zone euro. Il va aussi falloir que la Banque centrale continue de jouer son rôle de stabilisateur financier et permette à ces Etats de ne pas être en insolvabilité en termes de dette publique", conclut-il.
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