Couvre-feux locaux à 18h à partir de samedi : "Pourquoi pas tout de suite ?" s'interroge le professeur Annane, qui pointe un "manque de réactivité"
Le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé l'extension du couvre-feu dès 18 heures dans certains territoires à partir de samedi. Le chef du service de réanimation de l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches demandait des mesures plus strictes immédiates et estie que "ce décalage risque de se payer chèrement".
Le professeur Djillali Annane, chef du service de réanimation de l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine) a critiqué mardi 29 décembre sur franceinfo le manque de "réactivité" du gouvernement alors que le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé un durcissement du couvre-feu pour 20 départements à partir du samedi 2 janvier. Djillali Annane ne comprend pas pourquoi ces couvre-feux avancés à 18h ne seraient pas appliqués immédiatement dans les départements où "à la fois les élus locaux le demandent et la situation sanitaire l’exige. C’est inquiétant, ce manque de réactivité."
Le chef du service de réanimation de l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches souligne qu'un "certain nombre d'élus se sont déjà prononcés depuis plus d'une semaine en demandant des mesures plus strictes. On ne sait pas pourquoi les décisions ne sont pas prises tout de suite, au moins dans certains territoires. Au moins cette mesure de couvre-feu élargi." Selon Djillali Annane, il y a "un décalage entre le vécu sur le terrain des acteurs de la situation épidémique et la perception qu'en font le gouvernement et le ministre de la Santé, semblant indiquer que la situation est sous contrôle et que, contrairement à nos voisins européens, il n’est pas nécessaire de reconfine." Et il insiste : "Je crois que ce décalage risque encore une fois de se payer chèrement. Sur les dernières 24 heures, à peu près 1 000 personnes sont décédées de la Covid-19."
La crainte d'une "perte de contrôle" sur l'épidémie
"Il y a une accélération en France de l’épidémie dans cette deuxième vague qui n'est toujours pas finie et qui, pour l'instant, a déjà causé plus de décès que la première vague, rappelle le chef du service de réanimation de l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches. Je crains qu’attendre début janvier pour la prise d'éventuelles décisions ne se traduise par une aggravation de la perte de contrôle sur l'épidémie et par une situation proche de celle que nos collègues anglais sont en train de vivre".
"Les morts d’aujourd'hui correspondent à des contaminations de la mi-décembre et on sait qu'il y a actuellement davantage de contaminations par jour. Donc on voit bien que le nombre de formes sévères et le nombre de décès va continuer de s'accroître dans les prochains jours" conclut-il.
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