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Confinement, Union européenne, libération de détenus, complotisme... Le "8h30 politique" de Marine Le Pen

Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, était l'invité du "8.30 franceinfo", lundi 30 mars.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, le 29 février 2020 à Lens (Pas-de-Calais). (FRANCOIS LO PRESTI / AFP)

La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen était l'invitée de franceinfo lundi 30 mars. De nombreuses questions ont été abordées, en cette période de confinement dû à l'épidémie de coronavirus Covid-19.

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Marine Le Pen a vivement critiqué la communication de crise du gouvernement, dénonçant les mensonges de l'Etat qui "cache" selon elle "son niveau de faiblesse". La présidente du Rassemblement national a aussi critiqué l'Union Européenne, "totalement inutile dans cette crise". Enfin, elle dénonce le "complotisme" de certaines études, et a dénoncé la "mauvaise décision" de libérer 5 000 détenus des prisons françaises en raison de l'épidémie.

Marine Le Pen dénonce "les mensonges du gouvernement"

"Il y a eu une stratégie du gouvernement qui a consisté à cacher le niveau de faiblesse de l’Etat, de nos stocks, d’impréparation de notre pays, plutôt que de dire la vérité", a déclaré Marine Le Pen au sujet de la crise du coronavirus Covid-19. Selon elle, "on ne peut pas demander à l’opposition de soutenir les mensonges du gouvernement (...). L'unité nationale ne peut pas se faire autour du mensonge".

Concernant les annonces quant à la durée du confinement, la présidente du Rassemblement national reproche à Edouard Philippe de ne pas avoir annoncé tout de suite aux Français la véritable durée, selon elle, du confinement : "J'ai reproché à Edouard Philippe d'avoir annoncé au départ 15 jours alors qu'on savait que ça durerait au moins quatre à cinq semaines (...); Annoncer 15 jours puis évidemment, ce que tout le monde imaginait, à nouveau 15 jours, c'est risquer de créer les conditions d'une désobéissance qui serait catastrophique puisque la fin de cette épidémie passe par le respect strict du gouvernement."

Le tracking voulu par l'UE dans le cadre du coronavirus "est totalement inutile" 


L'Union européenne réfléchit à mettre en place un traçage des personnes atteintes du coronavirus. "L'Union européenne essaie de se rendre utile et elle est totalement inutile dans cette crise", a réagi Marine Le Pen. "Je ne comprends pas à quoi ça sert et pourquoi l'Union européenne se mêle de ça." Pour Marine Le Pen, le tracking "qui a été utilisé en Corée du Sud n'a qu'un seul intérêt. C'est de déterminer quand quelqu'un est contaminé, quelles sont les personnes avec lesquelles il a été en contact dans les dix derniers jours pour pouvoir les tester. Ça s'appelle une chaîne de contamination, mais c'est trop tard."

Libérer 5 000 détenus, "une mauvaise décision"

La garde des Sceaux, Nicole Belloubet, a annoncé que 3 500 détenus qui avaient été condamnés à des peines légères et à qui il restait moins de deux mois à effectuer avaient déjà été libérés. Encore 1 500 autres libérations vont avoir lieu. "C'est une mauvaise décision", a estimé Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national.

"Nous allons payer cher à la fin du confinement la libération de ces 5 000 délinquants qui, s'ils sont en prison, ont donc commis des actes graves et sont susceptibles d'en commettre à nouveau." Au lieu de les libérer, il faut "les tester et leur donner des masques. Ils sont très certainement, du fait de la promiscuité, des personnes à risque. Mais libérer 5 000 délinquants dans la nature qui vont certainement contribuer à une aggravation de la délinquance et de l'insécurité, je trouve que c'est une très mauvaise décision."

Plus d'un quart des Français pensent que le coronavirus a été fabriqué en laboratoire : "Ce type d'études ne grandit pas les sondeurs"


Plus d'un quart (26%) des Français pensent que le nouveau coronavirus a été fabriqué en laboratoire, dont 17% "intentionnellement", et ce dernier chiffre bondit à 40% chez les sympathisants du Rassemblement national, selon une étude de l'Ifop publiée samedi 28 mars pour la fondation Jean-Jaurès et l'Observatoire du conspirationnisme Conspiracy Watch. "Je n’y crois pas, à ce sondage", a réagi la présidente du Rassemblement national.

"Permettez-moi de vous dire le plus grand mal que je pense de ce type d'études sur le complotisme, qui est régulièrement utilisé et qui ne grandit pas les sondeurs qui les effectuent. Que des gens s’interrogent pour savoir si ce virus est d’origine 'naturelle' ou s’il ne peut pas s'être échappé d’un laboratoire me paraît être une question de bon sens", a expliqué Marine Le Pen qui a assuré n'avoir "aucune opinion sur le sujet". Elle a quand même rappelé que "dans l'histoire, un certain nombre de maladies ont échappé des laboratoires, comme la myxomatose, donc ça arrive. Mais ça ne change strictement rien à la situation dans laquelle nous sommes."

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