Confinement : trop de femmes reportent leur dépistage du cancer du sein, alertent médecins et associations
Selon la Ligue nationale contre le cancer, 30 000 cancers du sein, du col de l'utérus et de la prostate n'ont pas été diagnostiqués depuis le deuxième confinement. Chez les femmes, beaucoup de mammographies sont reportées, regrettent les gynécologues.
Depuis qu'on lui a diagnostiqué un cancer du sein il y a un an, Marie France, 67 ans, fait beaucoup de sport et de balades dans la nature. De quoi mieux vivre sa maladie : "J'ai été opérée d'un cancer du sein droit, une tumeur de cinq centimètres et une autre de 1,2 centimètre, c'est énorme."
Elle avait toujours refusé de faire une mammographie mais aujourd'hui, en pleine pandémie de Covid-19, elle milite en faveur du dépistage. "Effectivement, je ne voulais pas faire de mammo, parce qu'on m'avait dit 'les rayons, ce n'est pas bon pour la santé'. Pour moi, si c'était à refaire, (en sachant ce que je sais bien-entendu), je me ferais diagnostiquer tous les deux ans, comme c'est préconisé à partir de 50 ans. C'est une évidence."
Une "majoration des anomalies"
Selon la Ligue nationale contre le cancer, 30 000 cancers du sein, du col de l'utérus et de la prostate n'ont pas été diagnostiqués depuis la mise en place du deuxième confinement. Emmanuel Ricard, délégué à la prévention des dépistages, appelle les femmes notamment, à ne pas déplacer leur rendez-vous et à se faire dépister dès que possible : "Il ne faut surtout pas laisser passer trop de temps, parce qu'on a vu, au niveau des mammographies, qu'on avait des lésions plus importantes et une majoration du nombre d'anomalies."
"Le cancer, même en contexte Covid reste un risque majeur et donc il ne faut pas différer les dépistages parce qu'aujourd'hui, malgré tout, il y a beaucoup plus de gens qui ont des cancers que de gens qui ont le Covid."
Emmanuel Ricard, Ligue nationale contre le cancerà franceinfo
Dans le département de l'Hérault, l'association Mammobile prend les devants et passe de ville en ville pour proposer des mammographies gratuites. "Nous avons mis en place une unité mobile, qui est un semi-remorque, qui permet d'aller au-devant des femmes dans les zones rurales ainsi que dans les zones périurbaines", explique Joseph Pujol, médecin radiologue et président de l'association qui existe depuis 30 ans. "Tous les jours, il y a 33 femmes qui meurent du cancer du sein. Il n'y a pas de repos, il n'y a pas de jour férié. Chaque année, c'est presque 59 000 cancers du sein."
Un #cancer détecté suffisamment tôt permet d’augmenter les chances de #guérison. Soutenez la @FNMR et les médecins radiologues pour la lutte contre le #cancerdusein. Parlez-en à vos proches ! #OctobreRose pic.twitter.com/xOvHg9NOBf
— la Ligue contre le cancer (@laliguecancer) October 28, 2020
L'association Mammobile rappelle aussi qu'aujourd'hui, avec les mesures sanitaires, il n'y a pas de risques à se déplacer chez son médecin.
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