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Commission d'enquête sur la crise du Covid-19: l'opposition pointe un "manque de transparence" et une trop grande "centralisation"

Julien Aubert, député LR du Vaucluse et Boris Vallaud, député PS des Landes ont tous les deux voté pour le rapport adopté ce mercredi pointant des défaillances dans la politique sanitaire du gouvernement. Ils reviennent sur les débats tendus avec la majorité.

Article rédigé par franceinfo
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Le fronton de l'Assemblée nationale, à Paris, en 2019. (MANON KLEIN / FRANCE-CULTURE)

"Après six mois d'enquête j'en suis arrivé à la conclusion - largement partagée - que la France a abordé cette crise en étant mal préparée", affirme mercredi 2 décembre sur franceinfo Julien Aubert, député LR du Vaucluse, membre de la commission "Impact, gestion et conséquences dans toutes ses dimensions de l’épidémie de Coronavirus-Covid 19". La commission d'enquête parlementaire a adopté son rapport ce mercredi et juge la gestion de la crise par le gouvernement "défaillante"

"Ils sont gonflés"

Julien Aubert met en cause la gestion des stocks par le gouvernement et son manque de transparence mais aussi "sa doctrine", "son organisation administrative avec un pluralisme d'organismes qui se sont mélangés les pinceaux". "Je crois qu'il aurait mieux valu ne pas doublonner les agences qui existaient déjà en essayant de les réunir dans une seule autorité collective sous l'autorité du Premier ministre", estime le député LR.

On voit que la crise a été longtemps gérée par le seul ministère de la Santé.

Julien Aubert, député LR du Vaucluse

à franceinfo

Les députés de la majorité se sont abstenus sur le vote de ce rapport qu'ils jugent partial et partiel. "Ils sont gonflés", réagit Julien Aubert pointant l'attitude de Patrick Mignola, président du groupe Modem à l'Assemblée nationale et membre de la majorité qui lors de l'examen lors de l'examen à huis clos "a tiré à boulets rouges sur le rapport puis est ensuite parti communiquer à l'extérieur alors que le rapport n'avait pas encore été adopté".

Le député du Vaucluse affirme par ailleurs que la majorité a tenté d'empêcher les députés de l'opposition de partir avec un exemplaire du rapport "au motif qu'il n'avait pas encore été publié". "Donc, en matière de transparence générale, je ne pense pas que la majorité soit bien placée pour nous donner des leçons", conclut Julien Aubert.

Des mises en causes "utiles à tous"

Boris Vallaud, député des Landes, porte-parole du PS et membre de la commission des affaires économiques a lui aussi participé à la commission d'enquête parlementaire de l'Assemblée sur la gestion de la pandémie du Covid-19. Selon lui, "les questions soulevées par ce rapport appellent des réponses" mais il le précise, "il n'y a pas de mise en cause personnelle" alors que Patrick Mignola dénonce une volonté de désigner des coupables. Boris Vallaud estime qu'il s'agit plutôt de "mises en cause politiques, institutionnelles, sur les processus, les fonctionnements, les décisions qui ont été prises ou qui n'ont pas été prises et je crois que c'est utile à tous", au moment où le gouvernement prépare le deuxième déconfinement.

Le député PS des Landes souligne par ailleurs que des progrès ont été réalisé depuis la première vague de l'épidémie. "Lors du premier confinement par exemple, il y a eu une très grosse carence dans la mise en place de l'approvisionnement des masques mais ensuite, on n'a pas eu ces difficultés-là dans le deuxième confinement." Boris Vallaud note aussi une amélioration dans la stratégie "Tester, tracer, isoler" qui n'avait selon lui "pas parfaitement fonctionné" au printemps dernier. 

Quand à la question de la "très grande centralisation" des décisions, le porte-parole du PS considère que l'administration centrale a fait preuve "d'un manque d'écoute" des acteurs locaux, notamment dans le Grand Est. "Il y a là aussi des correctifs qui ont été apportés par l'exécutif mais est-ce que c'est suffisant ?", s'interroge-t-il.

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