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Un nouveau rapport pointe des dérives sociales et sanitaires à l'IHU Méditerranée de Didier Raoult

Prescriptions inutiles, pressions au sein de l'établissement... Le quotidien "La Provence" a pu consulter le rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur l'établissement dirigé par le médiatique professeur.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Didier Raoult lors d'une prise de parole à l'IHU de Marseille, le 30 mars 2022. (NICOLAS TUCAT / AFP)

Fin de partie ? L'IHU de Marseille, dirigé de longue date par Didier Raoult, a été le théâtre de nombreuses dérives sur le plan social comme sanitaire, selon des extraits d'un rapport relayé par le journal La Provence, mercredi 6 juillet. Ce document est réalisé par l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), qui dépend de plusieurs ministères, dont celui de la Santé. Il couvre un champ plus large qu'un précédent rapport, déjà cinglant, publié il y a quelques semaines par l'agence du médicament (ANSM).

Les patients soignés à l'IHU se voient notamment donner "des prescriptions qui ne respectent pas le Code de la santé publique, ce qui est de nature à relever d'une qualification pénale", selon un extrait de ce rapport. Ces prescriptions comprennent notamment un traitement contre le Covid-19 à base d'hydroxychloroquine. Malgré l'inefficacité de ce médicament contre cette maladie, Didier Raoult s'en est fait le promoteur depuis le début de la pandémie, ce qui a fait de lui une célébrité dans les médias.

Selon La Provence, le rapport de l'Igas conclut que les médecins de l'IHU ont été sous pression de leur direction pour prescrire ce traitement, ainsi que de l'ivermectine, un autre médicament dont les bénéfices anti-Covid n'ont jamais été avérés.

"Une logique de soumission"

Sur le plan scientifique, le rapport dénonce aussi de mauvaises pratiques en matière de recherche : les équipes de l'IHU publient certes beaucoup, mais dans des revues de qualité médiocre. Ces recherches seraient souvent menées de manière biaisée, là encore sous la pression de la direction. De jeunes chercheurs en viennent à "édulcorer volontairement les résultats et les données ou supprimer des choses qui ne marchent pas, pour ne pas subir de pression", selon un extrait du rapport.

Celui-ci évoque, plus largement, un fonctionnement très autoritaire de la direction de Didier Raoult, qui a mis en place une "logique de soumission". Sur 300 employés interrogés, une cinquantaine ont ainsi fait part "d'une situation allant du malaise à une forte souffrance liée à leur activité professionnelle".

Cette fuite intervient alors que ce rapport doit encore être finalisé avec, notamment, les réponses de l'IHU de Marseille. Elle a, en outre, lieu une semaine avant une réunion du conseil d'administration pour nommer un successeur à Didier Raoult. Un comité scientifique a recommandé le nom de Pierre-Edouard Fournier, chercheur déjà intégré depuis longtemps à l'IHU. Mais ce choix a déjà été critiqué, en interne comme en externe, comme ne marquant pas une rupture suffisante avec les pratiques de son prédécesseur.

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