Etude co-signée par Didier Raoult sur l’hydroxychloroquine : "Il y a des confiances à rattraper sur les patients", estime l’Association des victimes d’essais cliniques non-autorisés

"Les patients sont les premiers à payer le prix" du protocole thérapeutique de Didier Raoult, selon le docteur Amélie Boissier-Descombes pour qui dorénavant "les patients, malheureusement, vont avoir peur de la recherche clinique."
Article rédigé par franceinfo
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Didier Raoult à l'IHU de Marseille pour une conférence de presse. 20 avril 2022. (FRANCK PENNANT / MAXPPP)

"Il y a des confiances à rattraper sur les patients, sur les médecins", a estimé samedi 3 juin sur franceinfo le docteur Amélie Boissier-Descombes, présidente de l’Association des victimes d’essais cliniques non-autorisés, et coordinatrice avec le docteur Mathieu Molimard de la tribune "Restaurer la confiance dans la recherche clinique en faisant respecter les règles", alors que l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a annoncé qu'elle "s'apprête à saisir la justice" concernant la publication d'une étude controversée cosignée par Didier Raoult. L'ancien directeur de l'IHU de Marseille avait publié en mars une étude non relue par ses pairs sur l'efficacité supposée de traitements comme l'hydroxychloroquine.

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"Les patients sont les premiers à payer le prix" de ces essais, affirme Amélie Boissier-Descombe. "Les patients, malheureusement, vont avoir peur de la recherche clinique." Pour obtenir le consentement d'un patient avant une recherche clinique, "il faut avoir une confiance avec les médecins", sinon ces patients "ne signeront pas pour faire de la recherche clinique et cela va retarder les avancées médicales dans beaucoup de domaines. C'est vraiment très regrettable".

Selon la présidente de l’Association des victimes d’essais cliniques non-autorisés, "les victimes potentielles" de l'IHU de Marseille "sont les 30 000 patients soumis" à ces essais. "Même ceux qui n'ont pas subi de préjudice clinique ou médical, tous les patients ont subi un préjudice du fait qu'ils n'aient pas été dans un cadre légal", affirme la médecin.

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Amélie Boissier-Descombe attend à présent que "le gouvernement se penche sur la question sérieusement, puisque c'est le plus grand essai clinique sauvage qui n'a jamais été réalisé, et surtout réalisée au sein d'un centre hospitalo-universitaire, par nos pairs".

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