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''Ça va être compliqué ici'' : avec le coronavirus, le casse-tête des fortes chaleurs dans les Ehpad

Dans cette résidence pour personnes âgées de Saint-Maur-des-Fossés, dans le Val-de-Marne, le coronavirus a rendu la mise en place des protocoles pour protéger les résidents de la chaleur.

Article rédigé par franceinfo - Pierre-François Plessis
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une aide-soignante rafraîchit un résident dans un Ehpad de Lyon, le 2 juillet 2015 (illustration). (ROMAIN LAFABREGUE / AFP)

Les fortes chaleurs attendues la semaine du 22 juin menacent comme toujours les résidents des maisons de retraite. Pour les protéger, des protocoles sont prévus tous les ans, mais en cette année de coronavirus, les mettre en place peut relever du véritable casse-tête. Diego Martins est animateur à l'Abbaye, Ehpad de Saint-Maur-des-Fossés, dans le Val-de-Marne, qui accueille un peu plus de 200 résidents. ''Là, on va aller en direction du restaurant'', indique-t-il, en désignant un espace coincé entre les deux bâtiments de la résidence. Cette grande pièce est l'un des deux seuls lieux de rafraîchissement de l'Ehpad. "C'est leur moment de frais au grand restaurant, explique-t-il. Ils savent qu'il y a la climatisation et des séances au théâtre permises par la clim...''

Les chambres rafraîchies par les résidents eux-mêmes

Le protocole Covid-19 recommande d'aérer les chambres plusieurs fois par jour, ce qui a pour effet de faire entrer de l'air sain, mais aussi de réchauffer considérablement la pièce. Un problème pour les résidents qui doivent déjà rafraîchir leur logement par leurs propres moyens.

Je me suis acheté un climatiseur. L'année dernière, j'ai trop souffert. Mais ça va être compliqué ici : la climatisation, c'est de l'air pulsé. Alors avec le Covid, qu'est-ce que ça va donner ?

Une résidente

à franceinfo

Si un résident est testé positif, il devra rester en quarantaine dans sa chambre, indique la cadre de santé Nathalie Frappier, qui se réfère aux recommandations de l'ARS. "Le résident, tant qu'il est seul chez lui, pourra mettre en place son ventilateur ou son climatiseur, explique-t-elle. Mais à partir du moment où un membre de l'équipe viendra pour lui prodiguer des soins, il devra arrêter ce système. En désinfectant bien évidemment les touches, en se mettant du gel hydroalcoolique (...) Une fois que les soins sont terminés, poursuit-elle, le dispositif pourra être remis en route en veillant bien évidemment à bien fermer la porte du logement pour que le virus ne se diffuse pas à l'extérieur du logement par aérosolisation.''

"On manque de personnel''

Mais pour les aides-soignantes comme Priscilla de Souza, "le temps de rentrer, d'éteindre le climatiseur, de faire les soins d'hygiène, puis après de sortir du logement, etc...", c'est une charge supplémentaire dit-elle, après trois mois déjà particulièrement éprouvants. "Le truc, c'est qu'on manque de personnel. On essaie de faire au mieux, mais on aurait plus de personnel auprès de nous, on pourrait prendre un plus de temps", explique l'aide-soignante. Des moyens humains qui manquent souvent dans ces établissements, en particulier pendant ces périodes de fortes chaleurs où leur charge de travail est déjà alourdie par les tâches liées à l'hydratation des résidents.

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