"C'est un poids plus dur à supporter" : trop contraignantes, les règles sanitaires contre le coronavirus empêchent certaines piscines de rouvrir
Les piscines peuvent en principe accueillir des baigneurs depuis le 22 juin, mais leur réouverture s'est avérée plus compliquée que prévue.
Bonnet de bain, maillot, gel douche personnel et masque : depuis le 22 juin, chaque baigneur doit obligatoirement se munir de son équipement avant d'entrer à la piscine d'Argenteuil. Les règles d'hygiène ont été renforcées pour lutter contre la propagation du Covid-19. "Le changement principal, c'est au niveau de la fréquentation maximale instantanée, explique Luc Puisais-Hé, le directeur des sports de la ville. En temps normal, nous accueillons 800 personnes. Aujourd'hui, la jauge est descendue à environ 530 personnes au maximum à un instant T dans l'établissement."
Parmi les mesures, chaque piscine doit être accessible uniquement sur des créneaux de 3 heures consécutives pour permettre ensuite une désinfection approfondie par le personnel de l'établissement ; les vestiaires collectifs sont fermés, seules les cabines individuelles sont ouvertes au public ; une douche sur deux doit aussi être condamnée.
Un protocole parfois difficile à appliquer
Avec ses cinq bassins, le centre aquatique d'Argenteuil fait partie des grosses structures. Il est plus facile pour ces établissements de mettre en place un tel protocole. "On a quand même des espaces qui permettent un cheminement sans mettre en difficulté l'usager avec très peu d'espace où on est obligé de se croiser, mais aussi un nombre de cabines individuelles et de casiers très important par rapport à d'autres établissements où ils fonctionnent plus avec des vestiaires collectifs", indique Luc Puisais-Hé.
En réalité, ce sont les petites piscines qui sont en difficulté. Certaines sont encore aujourd'hui complètement fermées, alors que d'autres font l'impasse sur l'été en attendant un protocole plus souple. Au Grand-Lucé (Sarthe), commune de 1 923 habitants, la piscine ne rouvrira pas avant septembre. "Il faut désinfecter à chaque fois qu'il y a un baigneur qui passe, affirme le maire, Pascal Dupuis. Impossible pour nous d'éviter le croisement des nageurs."
Le protocole à mettre en place est trop contraignant pour nous.
Pascal Dupuis, maire du Grand-Lucéà franceinfo
Les protocoles sanitaires multiplient les coûts, déjà importants pour une petite commune. "Pour qu'une piscine fonctionne avec tout ce protocole sanitaire, il faudrait un maître nageur et trois femmes de ménage dans chaque vestiaire hommes et femmes et pour les sanitaires. Nous n'avons qu'un seul maître nageur, pour l'instant ce n'est pas possible", déplore Pascal Dupuis.
Un risque financier supplémentaire
Pour la fédération française de natation, le risque économique a rebuté les communes. "C'est un poids qui est plus dur à supporter, assure Basile Gazaud, responsable du service territoires et équipements de la fédération, surtout avec les conditions actuelles qui ont longtemps été des conditions dégradées. Par rapport à ça, on a beaucoup de collectivités qui n'ont pas voulu supporter un risque financier supplémentaire et ont préféré ne pas rouvrir."
Fin juin la ministre des sports avait regretté qu'autant de piscines soient toujours fermées. Pour Roxana Maracineanu, il faut que tous les enfants puissent accéder à l'eau de façon encadrée afin d'éviter une augmentation du risque de noyades cet été.
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