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"Autant qu'ils servent à quelqu'un" : ils prêtent leur appartement à des soignants pendant l'épidémie de coronavirus

Des propriétaires ou des citadins ayant fui leur appartement sur les réseaux sociaux proposent de "soulager" les personnels de santé en leur prêtant leur logement.

Article rédigé par Mathilde Goupil
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
En cette période inédite de crise sanitaire, payer son loyer à son bailleur est souvent impossible. Que faire ? (Illustration) (MAXPPP)

Ils peinent à trouver des masques mais pourront peut-être bientôt compter sur un appartement à proximité de leur lieu de travail. Depuis qu'Emmanuel Macron a célébré les "héros en blouse blanche" dans son allocution télévisée du lundi 16 mars, des multi-propriétaires ou des citadins ayant fui leur appartement proposent sur les réseaux sociaux de mettre un logement à la disposition des soignants, en première ligne dans la lutte contre l'épidémie de coronavirus Covid-19.

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Objectif : "Soulager ceux qui habitent loin de l'hôpital, ou ne veulent pas contaminer les proches avec qui ils vivent", explique à franceinfo Thibaut Monnier, investisseur immobilier et conseiller régional du Rassemblement national en Auvergne-Rhône-Alpes, qui propose sur Twitter plusieurs de ses appartements. 

Gants et masque pour la remise des clés

"Je venais de rénover un plateau de dix studios, et comme je ne peux plus les mettre en location, je me suis dit : 'Autant qu'ils servent à quelqu'un'", détaille-t-il. Après avoir été contacté à de nombreuses reprises, il assure aujourd'hui avoir procédé à deux remises de clés (avec gants et masque pour éviter tout risque) et avoir déjà pré-réservé l'intégralité de ses autres appartements pour des "aides-soignants ou infirmiers".

Un entrepreneur interrogé par 20 Minutes a lui aussi offert sur Facebook ses meublés strasbourgeois, normalement loués via une plateforme de location temporaire. Et il croule déjà sous les demandes. Deux sont déjà prêtés à des membres d'une "équipe de la protection civile de Nancy qui vient renforcer le CHU" de la ville, et deux autres devaient revenir à "un couple de médecins qui vient de Nice pour aider et certainement une réanimatrice", précise-t-il. Tous doivent néanmoins s'acquitter d'un forfait de 40 euros au titre des frais de nettoyage postérieurs à leur passage, pour éviter toute contamination.

Des prêts avec ou sans bail

Des particuliers sans expérience de gestion locative proposent également leurs mètres carrés. "Quand j'ai vu l'annonce d'Emmanuel Macron, lundi soir, qui parlait de réquisitionner les hôtels [pour les mettre à la disposition des soignants], je me suis dit qu'il y avait aussi une solution qui ne coûte rien à l'Etat : l'entraide", témoigne dans le HuffPost le comédien Pierre Deladonchamps. L'acteur vu dans Les Chatouilles a proposé sur Twitter le prêt de son appartement parisien, après avoir rejoint sa famille dans l'Est. ll est désormais "en contact avec une infirmière en réanimation" qui habite en "banlieue parisienne", détaille le site.

Inspiré par le comédien, Théo Mercadier, journaliste indépendant de 25 ans, a, lui aussi, proposé sur le réseau social son studio parisien pour "soulager" les soignants, après avoir rejoint ses parents à Sèvres (Hauts-de-Seine) en prévision du confinement. 

Quarante-huit heures après avoir posté son message, le jeune homme est sur le point de prêter son appartement de 15 m2 à une "étudiante infirmière habitant l'Essonne et qui devra peut-être travailler régulièrement à l'hôpital Lariboisière", proche de chez lui, raconte-t-il à franceinfo.

Pour vérifier que ces prêts reviennent bien à des soignants, Thibault Monnier demande à ceux qui le contactent "une carte d'identité et une fiche de paie". Afin d'assurer que "tout soit fait dans les règles de l'art", il exige aussi que les locataires souscrivent à une assurance-habitation et signent un bail à titre gratuit. Des précautions loin d'être partagées par tous les généreux prêteurs, souvent peu familiers de la gestion immobilière. "J'ai décidé de faire confiance. De toute façon je n'ai pas vraiment le choix", estime ainsi Théo Mercadier.

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