Assurances : l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie veut "élaborer une offre" pour "garantir les besoins essentiels des professionnels"
De son côté, le gouvernement veut "inventer un mécanisme de solidarité nationale, comme pour les catastrophes naturelles", a précisé Agnès Pannier-Runacher.
L'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie (Umih) veut "élaborer une offre permettant de garantir les besoins essentiels des professionnels", en réponse au bras de fer entre les restaurateurs et les assureurs qui refusent d'indemniser leurs pertes d'exploitation liées à l'épidémie de coronavirus, selon les informations de France Inter. L'Umih prévoit de faire des propositions en septembre aux 230 000 professionnels du secteur.
Alain Grégoire, chargé du dossier "perte d'exploitation Covid-19" à l'Umih et président de l'organisation en Rhône-Alpes, explique que cette "offre permettant de garantir les besoins essentiels des professionnels" de l'hôtellerie-restauration sera "une sorte de contrat type avec les bons niveaux de garanties, de cotisations et de primes, plus adaptés aux risques auxquels les métiers comme les nôtres sont confrontés".
On ne veut couper les ponts avec personne. Ce sont eux qui coupent les ponts avec leurs propres assurés en agissant de la sorte avec cette distance et ce cynisme.
Alain Grégoire, président de l'Umih en Rhône-Alpesà France Inter
L'Umih a lancé un groupe de travail avec des experts de l'assurance, et compte se tourner vers des "intermédiaires, spécialistes, cabinets de courtage" et les "réassureurs". L'organisation, qui affirme avoir déjà eu une quinzaine de contacts, fera des propositions en septembre, pour permettre aux professionnels qui le souhaitent de dénoncer leur contrat d'assurance en cours et souscrire un nouveau contrat dès le 1er janvier 2021.
"On parle de 120 milliards d'euros de perte d'exploitation"
"L'impact d'une crise sanitaire est tellement massif - on parle de 120 milliards d'euros de perte d'exploitation - que ce n'est pas en mettant une petite prime complémentaire dans les contrats d'assurance que devront payer les entreprises que le jour où une crise arrivera, on sauvera la mise", estime sur France Inter la secrétaire d'État à l'Économie Agnès Pannier-Runacher. "Nous adhérons à l'idée qu'il faut un mécanisme particulier d'assurance dans ce type de circonstances, mais ce mécanisme ne peut pas mettre en jeu que les assureurs", prévient-elle. "Il faut inventer un mécanisme de solidarité nationale, comme pour les catastrophes naturelles", lance Agnès Pannier-Runacher.
La secrétaire d'État à l'Économie assure que le gouvernement a "beaucoup travaillé" à "faire participer chacun à cet effort considérable dont nous avons besoin aujourd'hui" et rappelle que "les assureurs ont mis 400 millions d'euros sur la table pour le Fonds de solidarité. Ils ont promis des investissements à hauteur de 1,3 milliard dans l'économie réelle".
Plusieurs restaurateurs ont déposé des recours contre leurs assureurs. Vendredi 22 mai, le tribunal de commerce de Paris a ordonné à l'assureur Axa d'indemniser le restaurateur parisien Stéphane Manigold à hauteur de deux mois de perte de son chiffre d'affaires du fait du confinement. L'assureur va faire appel de cette décision.
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