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Visites dans les Ehpad : une directrice regrette "un excès de prudence et de prévention" malgré l'assouplissement des règles

Sylvie Dupont, directrice des Ehpad de la Fondation Armée du Salut, déplore les inégalités de traitements entre les pensionnaires et les personnes âgées qui vivent chez elles. Une personne âgée est "avant tout une personne comme vous et moi", qui comprend "l'équilibre entre bénéfices et risques".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Pendant le confinement dû au coronavirus, les rares visites en Ehpad étaient autorisées avec des précautions difficiles à vivre pour les familles (photo d'illustration). (GUILLAUME BONNEFONT / MAXPPP)

"Ces protocoles restent très rigides, très contraints, très drastiques", regrette vendredi 5 juin sur franceinfo Sylvie Dupont, directrice des Ehpad de la Fondation Armée du Salut, alors que les conditions de visites dans ces établissements pour personnes âgées dépendantes s'assouplissent. Si les résidents pourront désormais recevoir plus de deux proches à la fois, sans être séparés par une vitre, "on doit prendre un rendez-vous, on doit avoir une limitation de la durée des visites et puis un respect d'un circuit sécurisé avec une entrée par un côté d'un résident, de l'autre côté de la famille", explique-t-elle.

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Sylvie Dupont dit comprendre que des règles subsistent.

Ça a du sens de rester prudent mais il faudrait aussi écouter la voix des personnes âgées qui, elles aussi, font les mesures barrières et qui sont en capacité de porter un masque et de comprendre ce qu'il se passe. 

Sylvie Dupont, directrice des Ehpad de la Fondation Armée du Salut

à franceinfo

"On a un excès de prudence, de prévention et on oublie que la personne âgée qui est dans un Ehpad est avant tout une personne comme vous et moi, qu'elle a son libre arbitre et qu'elle a des choses à dire", ajoute-t-elle.

Sylvie Dupont déplore des inégalités de traitement, des "décalages" entre les personnes âgées qui continuent de vivre chez elles et celles qui vivent dans les maisons de retraite spécialisées : "Une personne âgée qui est à domicile va pouvoir recevoir sa famille même si elle a 80 ans, ou 90 ans, même si elle a une situation de dépendance, les personnes qui sont accueillies dans un Ehpad ne peuvent pas encore sortir de leur établissement". "Elles savent ce qui s'est passé, elles connaissent les mesures barrières, elles connaissent cet équilibre entre bénéfices et risques", assure la directrice des Ehpad de la Fondation Armée du Salut. Elle tient à rappeler que les résidents "veulent vraiment retrouver leur liberté".

Ça fait trois mois, c'est très long dans la vie d'une personne âgée. Et pour certaines, ça devient tellement long qu'il y a une perte du goût de vivre, un décrochage.

Sylvie Dupont

Elle craint de voir "des personnes qui vont entrer dans un état de santé un peu plus précaire parce que parce qu'elles s'ennuient, parce qu'elles ont envie de voir du monde".

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