Anticorps contre le Covid-19 : "Les monoclonaux sont sous-utilisés en France", regrette Jean-François Delfraissy
L'injection de ces anticorps produits en laboratoire, à condition qu'elle soit rapide, peut réduire les formes graves de Covid de près de 70 %, selon l'immunologue.
"Les monoclonaux sont sous-utilisés en France", regrette Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, mercredi 17 novembre sur France Inter. L'Agence européenne du médicament a autorisé la semaine dernière deux traitements par anticorps monoclonaux. Il s'agit du Ronapreve, du laboratoire pharmaceutique suisse Roche, et du Regkirona, de la société sud-coréenne Celltrion.
"On a eu uniquement quelques milliers de personnes traitées par les monoclonaux en France depuis mars 2021. C'est insuffisant. La France est en retard", déplore-t-il. Les monoclonaux, "ce sont des productions d'anticorps produites dans les laboratoires qu'on vous injecte et qui permettent d'avoir une activité contre le virus. Ces monoclonaux sont utilisés chez les personnes immunodéprimées, chez les transplantés, chez des malades ayant fait un cancer. Et là, ils sont à peu près bien utilisés", explique le président du Conseil scientifique. En revanche, "ils sont très mal et insuffisamment utilisés chez les personnes qui font un Covid".
Début janvier, la prise orale sera possible
Les plus de 65 ans et les personnes à risque, vaccinés ou non, doivent se faire tester en cas de symptômes, explique Jean-François Delfraissy. Et "si vous êtes testé positif, vous avez le droit d’avoir accès à ces anticorps monoclonaux qui permettent de réduire la survenue de passage à une forme sévère ou une forme grave de l'ordre d'environ 70 %".
Ensuite, "à partir de début 2022", donc en janvier, les Français concernés pourront prendre des médicaments par voie orale pendant quatre jours. "Évidemment, ça sera beaucoup plus simple", souligne-t-il, alors que pour les monoclonaux, "il faut une hospitalisation de deux heures pour vous les injecter par voie veineuse". Dans ces traitement monoclonaux, la rapidité est cruciale. Le traitement doit être administré dans les cinq jours qui suivent l'apparition des premiers symptômes qui ne doivent pas être graves.
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