Allergies : des spécialistes sonnent l'alarme
Désormais les allergies ne se limitent plus à un nez qui coule ou à des éternuements à l'arrivée des beaux jours, soulignent un collectif d’allergologues dans un "Livre blanc" rendu public ce 21 avril. Face à l'émergence de formes de plus en plus sévères et complexes, ils souhaitent une adaptation du système de santé pour une meilleure et plus précoce prise en charge des patients, afin d'éviter l'aggravation de leur maladie.
Les maladies changent, il y a de plus en plus d'allergies différentes chez le même malade, "comme des formes d'asthmes sévères associées à des allergies alimentaires", relève le Pr Jocelyne Just, pneumologue pédiatre et présidente de la Société française d'allergologie (SFA), co-auteur du document.
Près de 30% des Français (20 millions) sont allergiques (allergies respiratoires prédominantes, mais aussi alimentaires ou cutanées), contre 2 à 3% en 1970, selon l'association Asthme et Allergies. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que, d'ici à 2050, la moitié de la population occidentale sera touchée, notamment à cause du réchauffement climatique et de la pollution.
Allergies respiratoires : première cause de perte de productivité
Les allergies respiratoires sévères peuvent entraîner une dégradation de la qualité de vie (fatigue, troubles de la concentration, détérioration du sommeil, difficulté scolaires...). Elles sont la première cause de perte de productivité dans le monde devant les maladies cardiovasculaires. En France, la rhinite allergique persistante serait à l'origine de 7 millions de journées de travail perdues par an (coût total 1 milliard d'euros). "15.000 personnes sont hospitalisées chaque année pour une crise d'asthme et 1.000 personnes de moins de 65 ans en décèdent", soit près de 3 morts par jour, selon le Livre Blanc.
Rançon d'une insuffisante formation des professionnels et d'un manque de spécialistes (1.200 allergologues pour plus de 10 millions de patients allergiques) l'errance médicale des patients serait de 7 ans. Renforcer la recherche et intensifier la formation initiale et continue des médecins en exercice, sont également préconisés par les auteurs.
avec AFP
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