40% des adolescents sous-estiment leur problème de poids
S’il est important de faire attention à son poids pour être en bonne santé, il n’est pas toujours facile d’être son propre juge. Cela est particulièrement vrai pour les adolescents en surpoids, selon une étude réalisée en Grande-Bretagne qui a évalué la différence entre le poids réel des jeunes et la perception qu’ils ont d’eux-mêmes.
Pour ce faire, les chercheurs ont recueilli les données de corpulence de 2.668 garçons et 2.311 filles âgées de 13 à 15 ans, collectées entre 2005 et 2012. Selon la mesure de l’indice de masse corporelle (IMC) de chacun, 73% des participants présentaient un poids normal, 20% étaient en surpoids et 7% étaient obèses. Les adolescents ont ensuite été interrogés sur la perception de leur propre poids. Ils devaient choisir la description qui semblait le mieux leur correspondre entre "environ le bon poids", "trop lourd" ou "trop léger".
40% des adolescents sous-estiment leur surpoids
Résultat : parmi les adolescents présentant un IMC "normal", 83% des garçons et 84% des filles se jugent correctement et 7% surestiment leur poids. Comme l’on pourrait s’y attendre, les filles sont sensiblement plus nombreuses à se trouver trop rondes, elles sont 11% contre 4% chez les garçons.
En revanche, les adolescents dont l’IMC traduit un surpoids ou une obésité ont un jugement moins juste de leur poids. Seulement 60% de ces adolescents (53% des garçons et 68% des filles) se jugent effectivement en surpoids. Alors que 39% (47% des garçons et 32% des filles) sous-estiment leur poids, pensant avoir "le bon poids" ou être "trop légers" dans 0,4% des cas.
L'origine ethnique et la catégorie socio-professionnelle des parents n’a pas d’effet sur la capacité d’auto-jugement des adolescents. En revanche, les chercheurs ont constaté que la tendance des filles à sous-estimer leur poids diminuait avec l’âge. Ils soulignent le besoin de développer des méthodes pour permettre aux adolescents de mieux évaluer leur poids, sans toutefois provoquer des préoccupations inutiles chez les adolescents présentant un poids sain.
L'influence des personnages "gloutons" des dessins animés
Dans le même temps, une étude réalisée aux Etats-Unis a montré que les personnages potelés des dessins animés influencent le comportement alimentaire des enfants. Et ce, même s’il s’agit de créatures qui n’ont rien d’un humain, à l’instar de "Macaron le glouton" du Muppet Show, accro aux gâteaux. Les chercheurs ont en effet constaté que des enfants de 6 à 14 ans à qui on a préalablement montré des images de personnages de dessins animés rondouillards et très gourmands ont tendance à manger davantage à la suite de l’expérience, que les enfants à qui l’ont a montré des personnages plus filiformes.
A en croire ces résultats, les stéréotypes en deux dimensions seraient capables d’influencer la prise des poids des jeunes. De quoi regarder le sympathique Winnie collé à son pot de miel, Casimir et son gloubi-boulga ou Obélix et ses sangliers d’un autre œil !
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Sources :
- Weight perceptions in a population sample of English adolescents: cause for celebration or concern ? J Wardle et al. International Journal of Obesity. 9 juillet 2015. doi : 10.1038/ijo.2015.126
- Kids, cartoons, and cookies: Stereotype priming effects on children's food consumption. Margaret C. Campbell et al. Juin 2015. doi : 10.1016/j.jcps.2015.06.003
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