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Les réfugiés syriens privés de l'aide alimentaire du PAM, faute de moyens

Le Programme alimentaire mondial a été contraint de mettre fin au système de bons d'achat alimentaires dont bénéficiaient les quelque 1,7 million de réfugiés syriens, sous la pression budgétaire. Les conséquences de cet arrêt seront "catastrophiques", avoue le PAM lui-même, qui fait appel à la solidarité internationale.
Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Un camp de réfugiés au sud de la Syrie, près de la ville d'Idlib © REUTERS/Khalil Ashawi)

"Pour les réfugiés qui doivent déjà lutter pour survivre à un dur hiver, les conséquences de l'arrêt de l'assistance seront catastrophiques ", prévient le Programme alimentaire mondial (PAM) dans un communiqué. Ce dernier a annoncé, lundi, qu'il suspendait son programme de bons d'achat alimentaires à destination des réfugiés syriens, dont le nombre approche les deux millions selon l'Onu. Ce système leur permettait de se procurer de la nourriture en Jordanie, au Liban, en Turquie, en Irak et en Egypte, là où sont installés des camps accueillant parfois plusieurs dizaines de milliers de personnes, dans une précarité extrême.

L'arrêt du programme a également été durement ressenti au Haut commissariat aux réfugiés de l'Onu (HCR) ; pour son directeur Antonio Guterres, "l'hiver est déjà une période très difficile pour les régufiés syriens et la suspension de l'aide alimentaire aura des conséquences dévastatrices ". Beaucoup d'enfants ont à peine de quoi se vêtir...

Appel à la solidarité internationale

Dans ce contexte d'urgence absolue, et de contrainte financière, le PAM a lancé un appel quasiment désespéré à la communauté internationale : il lui faut au moins 51 millions d'euros pour aider les réfugiés, rien qu'au mois de décembre. Le HCR a doublé cet appel à ne pas laisser "les réfugiés affamés ". Même les États-Unis, qui sont les plus gros contributeurs, ont fait porter leur voix, appelant la communauté internationale à "faire plus " et aux pays aidants à "augmenter leurs financements ".

La situation est donc très grave pour des dizaines de milliers de familles syriennes, qui ne peuvent toujuors pas rentrer dans un pays toujours en guerre. Sans compter que l'arrêt de cette aide alimentaire aux réfugiés pourrait créer de nouvelles tensions dans les pays voisins de la Syrie, déjà sous pression face à l'afflux de réfugiés.

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