Les étudiants délaissent l'usage du préservatif selon une étude
"Le sida, il ne passera pas par moi". Si la "Génération sida" se souvient du slogan de la campagne de prévention lancée en 1987, dans les années noires de la maladie (entre 1981 et 1995), en 2014, il résonne comme un écho lointain. Les résultats d’une étude Harris Interactive diffusée par la Smerep, une mutuelle étudiante, confirme en effet la tendance au relâchement observée ces dernières années sur l’usage du préservatif. Sur les 500 étudiants de toute la France et les 700 d'Ile-de-France interrogés, plus d’un étudiant sur trois déclare ne jamais utiliser de préservatif au cours de ses rapports sexuels.
Le préservatif... au début de la relation seulement
Pour les autres, le réflexe n’est pas systématique. Ainsi, ils ne sont que 33% à toujours utiliser un préservatif en 2014, contre 41% en 2013. La protection est souvent limitée dans le temps, au début de la relation, jusqu’à ce que la confiance s’installe avec son ou sa partenaire…mais sans forcément passer par la case dépistage. En outre, un tiers des étudiants ne se fait jamais dépisté en cas de changement de partenaire, révèle l’étude.
"Ils n'ont intégré que le côté technique et informatif de la chose. Mais la vraie question, c'est ‘qu'est-ce qu'on fait après les premiers rapports ? ’", analyse Pierre Faivre, chargé de la prévention à la Smerep. Pour les jeunes interrogés, la diminution du plaisir est un argument souvent avancé pour justifier de cette baisse de vigilance face au VIH.
Les dépistages positifs en augmentation
Le sida, lui, continue de passer. Selon l'InVS, un peu plus de 11.000 personnes ont été dépistées positives au virus VIH l'an dernier, soit 7 % de plusqu'en 2011. En 2014, on estime à 150.000 le nombre de personnes qui sont porteuses du VIH, dont 50.000 qui l’ignorent ou qui ne prennent pas de traitement.
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