Le troisième patient greffé d'un cœur artificiel Carmat est mort
Les analyses réalisées n'ont pas montré d'implication de la prothèse dans le décès du patient, selon la société française Carmat.
Le troisième patient greffé d'un cœur artificiel Carmat est mort, vendredi 18 décembre, à l'âge de 74 ans à la suite d'un arrêt cardiaque dû à une insuffisance rénale chronique. La société française qui fabrique les prothèses l'a annoncé, mardi 22 décembre, dans un communiqué.
Le décès est-il dû à la prothèse ?
Selon le constructeur de l'appareil, les analyses réalisées n'ont pas montré d'implication de la prothèse dans le décès du patient. "Sur la base des informations disponibles à date, il s'agit d'une mort subite par arrêt respiratoire au cours d'une insuffisance rénale chronique, précise le communiqué du groupe. Il souffrait d'une combinaison de pathologies sévères, en particulier d'insuffisance rénale, préexistante à l'implantation de la prothèse."
Le patient, qui souhaitait conserver l'anonymat, avait été opéré le 8 avril à l'hôpital européen Georges-Pompidou à Paris. Il avait quitté l'établissement et regagné son domicile alsacien en septembre dernier. Il faisait partie du premier groupe de quatre malades désignés pour bénéficier d'une bio-prothèse Carmat dans le cadre de la première phase d'un essai clinique.
Combien de patients ont été greffés ?
Pour le moment, trois patients ont été greffés, mais Carmat a obtenu fin novembre les autorisations nécessaires pour greffer un quatrième et dernier patient dans le cadre de cette étude de faisabilité.
Celle-ci est le prélude obligatoire d'une étude plus large, devant porter sur une vingtaine de patients dans dix centres d'implantation en Europe. Cette "étude pivot" visera à obtenir à terme le marquage CE, le sésame nécessaire pour commercialiser ce dispositif inédit dans l'UE.
Le cœur Carmat est tapissé à l'intérieur d'un revêtement constitué de bio-matériaux tirés de tissus animaux (bovins) pour éviter la formation de caillots sanguins. Il se distingue d'autres modèles de cœur artificiel, notamment par le choix des matériaux inédits, et vise à pallier le manque de greffons.
De quoi sont morts les deux premiers patients ?
La première prothèse du genre avait été greffée le 18 décembre 2013 à l'hôpital Georges-Pompidou sur Claude Dany, un patient de 76 ans en insuffisance cardiaque terminale, qui a succombé soixante-quatorze jours après l'intervention.
Le deuxième, un patient de 69 ans, greffé à l'hôpital de Nantes le 5 août 2014, a vécu deux cent soixante-dix jours durant lesquels il a pu quitter l'hôpital grâce à l'utilisation d'un appareil portatif. Mais, quatre mois après son retour à son domicile, il avait dû être ré-hospitalisé à la suite d'une baisse du débit cardiaque. Il n'avait pas survécu à la tentative de changement de son cœur artificiel.
Ces deux premiers décès avaient été causés par une "micro-fuite de la zone sang vers le liquide d'actionnement de la prothèse", ayant engendré une "perturbation de l'électronique de pilotage des moteurs" du cœur artificiel, a analysé Carmat ces derniers mois.
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