La surconsommation d'antibiotiques fait près de 13 000 morts chaque année
Près de 160 000 patients développent chaque année en France des infections dues à des bactéries multirésistantes aux antibiotiques, révèle un rapport rendu à la ministre de la Santé, Marisol Touraine.
"Les antibiotiques, c'est pas automatique", disait la campagne publicitaire. Un message devenu célèbre, mais qui n'a pas encore été assimilé par tous. Près de 160 000 patients développent chaque année en France des infections dues à des bactéries multirésistantes aux antibiotiques, et près de 13 000 en meurent, selon la ministre de la Santé. Elle a annoncé, mercredi 23 septembre, un renforcement de la lutte contre ce fléau lié à la surconsommation d'antibiotiques. La trop grande prescription de ces médicaments en ville comme à l'hôpital favorise en effet l'apparition de résistances.
"Après une relative stabilisation au cours des années 2000, la consommation globale d'antibiotiques est à nouveau en hausse depuis 2010. Les statistiques sont mauvaises", a relevé Marisol Touraine, en recevant le rapport du docteur Jean Carlet sur les antibiotiques.
Objectif : passer sous la barre des 10 000 morts
Face à l'ampleur de ces chiffres issus d'une étude de l'Institut de veille sanitaire (InVS) cités dans le rapport, Marisol Touraine entend donner un "nouvel élan" à la lutte contre l'antibiorésistance et au plan d'alerte sur les antibiotiques 2011-2016. Un plan qui a fixé comme objectif de réduire la consommation d'antibiotiques de 25%. Pour la ministre de la Santé, il convient de mieux coordonner au niveau national les actions de lutte contre l'antibiorésistance, avec pour objectif de "faire passer la mortalité liée à l'antibiorésistance au dessous de la barre des 10 000 décès par an".
"Mauvais élève européen", la France consomme 30% d'antibiotiques de plus que la moyenne européenne et presque trois fois plus que les Pays-Bas, la Suède ou la Norvège.
Sur la base des recommandations du rapport, la ministre a également souhaité que soient "mieux encouragées la recherche et l'innovation", à travers le lancement, en 2016, d'un plan national interdisciplinaire de recherche sur l'antibiorésistance, piloté par l'Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé (Aviesan) et l'Alliance nationale de recherche pour l'environnement (AllEnvie).
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