La nouvelle étude qui met en cause la e-cigarette "se moque de la science"
Dans la jungle des études sur la cigarette électronique, une nouvelle parution fait polémique. Elle met en cause la fameuse "vapoteuse" : chauffé avec une tension de plus de 5 volts, le liquide utilisé pour fabriquer la vapeur produirait un taux beaucoup plus élevé de formaldéhyde que lors de la combustion d'une cigarette conventionnelle. Or, le formaldéhyde, c'est une substance cancérigène. Que penser de cette nouvelle étude ? Pour le docteur Bernard Dautzenberg, "il est très étonnant qu'un papier comme le New England Journal of Medicine publie un tel papier. La méthode utilisée n'est même pas décrite, on ne connaît pas la résistance des batteries utilisées ".
Une étude qui "se moque de la science"
"Ce papier se moque de nous et surtout de la science. Il note cependant qu'en fonctionnement normal, il n'y a rien qui est libéré. C'est seulement quand ils font dysfonctionner l'appareil en mettant des puissances très élevées qu'on obtient ces effets. Et des effets seulement sur le formaldéhyde, qui est le numéro 50 ou 60 des cancérogènes. Dans la cigarette électronique, il n'y a pas le goudron, le benzopyrène, qui sont marqués sur le paquet de cigarette, ni les nitrosamines, qui sont les principaux cancérogènes ".
Même s'il veut rester prudent, le Dr. Bernard Dautzenberg soupçonne le lobby du tabac d'être derrière cette étude. "Dans le cas présent, je n'ai aucune information pour savoir que c'est un lobby du tabac qui a écrit ça, mais ça y ressemble beaucoup et la campagne qui est faite derrière aussi ".
Une "volonté" politique "organisée" de ne pas donner de chiffres sur le tabac
La vapoteuse serait donc beaucoup moins nocive que la cigarette, d'après le pneumologue. Invité de France Info ce vendredi matin, le président de l'Office français de prévention du tabagisme a, par ailleurs, dénoncé le manque de volonté politique pour lutter contre le tabagisme.
"Le gouvernement ne fait pas son travail, on devrait avoir des chiffres tous les deux ou trois mois. Pour l'instant on a tous les cinq ans des chiffres sur le tabac et le dernier chiffre recueilli il y a un an sur le tabac n'est toujours pas publié. Il y a une volonté organisée de ne pas donner de chiffres de façon à ce qu'on ne puisse pas agir ".
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