L'Organisation mondiale de la santé a indiqué vendredi que la Norvège avait détecté une mutation du virus dans trois cas
"Les virus ont été isolés à partir des deux premiers cas mortels de grippe pandémique dans le pays et à partir d'un autre patient atteint gravement par la maladie", indique l'Organisation dans un communiqué.
Samedi, le directeur général de la Santé Didier Houssin a a affirmé que les vaccins restent efficaces malgré la mutation observée du virus.
Une mutation jugée préoccupante malgré tout
"L'immunogénicité (provocation d'anticorps - ndlr) n'est pas modifiée par cette mutation, donc les vaccins restent sûrs", a déclaré le Pr Houssin sur Europe 1. "C'est d'ailleurs parce qu'on craignait une telle mutation qu'on a fait en sorte qu'un certain nombre de nos vaccins soient des vaccins avec adjuvant, pour pouvoir éventuellement faire face à des mutations", a-t-il expliqué.
Mais il a estimé que cette mutation était "préoccupante", parce que elle "peut permettre au virus de s'implanter plus bas dans l'appareil pulmonaire et de donner une maladie pulmonaire plus sévère". Pour le Pr Houssin, "il n'y a pas lieu de s'inquiéter particulièrement".
Cette mutation "ne traduit pas la circulation particulière d'un virus qui aurait complètement changé", a-t-il précisé. "En revanche, ça veut dire très clairement qu'il faut suivre la recommandation de vaccination concernant cette grippe", a-t-il ajouté.
D'autres mutations détectées
Outre la Norvège, des cas de mutation du virus ont également été détectés depuis avril au Brésil, en Chine, au Japon, au Mexique, en Ukraine et aux Etats-Unis, selon le communiqué de l'OMS.
L'organisation estime toutefois que la "signification de cette mutation" est encore difficile à évaluer en raison du manque d'information et souligne qu'en général les mutations du virus de la grippe "ne modifient pas d'importantes caractéristiques du virus ou de la maladie qu'il provoque".
Pour l'instant, il n'y a pas de preuve indiquant que cette mutation se soit traduite par une augmentation inhabituelle du nombre de malades ou par un plus grand nombre de malades graves ou de cas mortels, selon l'OMS.
Le virus de la grippe H1N1 a fait environ 6.750 morts, soit quelque 500 morts supplémentaires (+8%) en une semaine, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé publié vendredi.
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